Louis Garrel est toujours où on ne l'attend pas ! Avec La croisade qui, avant sa sortie en salles le 22 décembre, fait partie de la section éphémère "Le cinéma pour le climat" du Festival de Cannes, il s'aventure, avec bonheur, dans le conte écologique, insolent et juvénile.
Abel (Garrel lui-même) et Marianne (Laetitia Casta) découvrent que leur fils Joseph (Joseph Engel, déjà à l'affiche de L'homme fidèle) a vendu en douce leurs objets les plus précieux. Comme d'autres enfants à travers le monde qui se sont donnés pour mission de sauver la planète. ils sont des parents modernes, compréhensifs, qui veulent bien faire le tri entre poubelle bleu et verte, certes, mais tout de même : « Quoi ??? Tu as vendu toutes mes montres de collection ! » hurle papa. « Tu n'as tout de même pas vendu ma petite robe Dior ??? » se désespère maman
Dernier scénario du grand Jean-Claude Carrière (déjà à l'oeuvre sur L'homme fidèle), cette Croisade débute en chronique anticonsumériste hilarante et riche en autodérision pour fuguer vers une vraie carte ( verte) du tendre où une foi, certes candide, mais vitale, dans l'engagement écologique mènera un groupe d'enfants et Laetitia Casta (décidément magnifique quand elle est filmée et joue au naturel, 100% bio) en plein désert
Une petite bouffée d'oxygène avec de vrais particules de cinéma.
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Jamais aucun écrivain n’a pensé qu’en écrivant une œuvre il allait sauver l’humanité. Ni aucun peintre, ni aucun sculpteur [...]. Mais, ça peut nous aider à poser des meilleures questions et très, très lentement à faire bouger les choses.
La première bulle pontificale, celle d'Alexandre VI (un Borgia, d'ailleurs, d'origine espagnole), reconnaissait déjà le droit et le devoir, pour les conquérants des terres nouvelles, d'évangéliser les indigènes. Pour leur plus grand bien, cela s'entend, car la religion chrétienne, dans l'esprit de tous les présents, est le plus haut bienfait qu'on puisse apporter à chacun des peuples.
Il est rare que ceux qui établissent des catégories sociales entre les hommes se rangent eux-mêmes sur les bas degrés de l'échelle.
La lutte difficile
Un maître zen, apprenant qu'un de ses disciples n'avait rien mangé depuis trois jours, lui demanda les raisons de ce jeûne.
-J'essaye de lutter contre mon moi, dit le disciple.
- C'est difficile, dit le maître en hochant la tête. Et ce doit être encore plus difficile avec un estomac vide.
Un rabbin demande à ses étudiants :
- Comment sait-on que la nuit s'est achevée et que le jour se lève ?
- Au fait qu'on peut reconnaître un mouton d'un chien, dit un étudiant.
- Non, ce n'est pas la bonne réponse, dit le rabbin.
- Au fait , dit un autre, qu'on peut reconnaître un figuier d'un olivier.
- Non, dit le rabbin. Ce n'est pas la bonne réponse.
- Alors comment le sait-on ?
- Quand nous regardons un visage inconnu, un étranger, et que nous voyons qu'il est notre frère, à ce moment-là le jour s'est levé.

Le bon côté de la tartine
Un homme, un jour, laissa tomber par mégarde sa tartine beurrée et ce jour-là, par extraordinaire,elle ne tomba pas sur le côté où s'étalait le beurre. Contrairement à toutes les habitudes,à toutes les croyances, contrairement à ce qu'affirment les Ecritures, la tartine tomba du côté du pain sec.
Il s'agissait bel et bien d'un miracle. Le bruit se répandit à toute vitesse dans la petite ville,les gens s'assemblèrent et se lancèrent dans de très profondes discussions. Pourquoi la tartine n'était-elle pas tombée, ce jour -là, du coté du beurre?
On courut à la synagogue,on en parla au rabbin, qui jugea l'affaire très embarrassante et demanda toute une journée et toute une nuit de réflexion et de prière.
C'était un homme d'une grande réputation de sagesse. Toute la journée, et toute la nuit,il jêuna, réfléchit, pria et consulta les livres saints.
Le lendemain, le visage fatigué mais illuminé par la vérité, il se rendit à la maison où s'était produit le prétendu miracle. Toute la ville l'entourait. Il se fit conduire auprès de l'homme et lui dit :
-La solution est simple, et je vais te la dire. Ce n'est pas la tartine qui est mal tombée. C'est toi qui a mis le beurre du mauvais côté.
- Vous prétendez reconnaître partout les signes de la main de Dieu, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire : ne voir que les signes qui nous sont favorables ! Évidemment ! Les autres, vous vous gardez bien de les voir ! Vous les ignorez ! Tout votre discours semble n'avoir qu'un but, c'est de mettre Dieu de votre côté, à n'importe quel prix, presque malgré lui. Vous dites à chaque instant : Dieu guide mon action, il m'aide à tenir mon épée, je ne fais rien sans lui, puisqu'il est avec moi. Mais ce que je lis derrière ces phrases est tout différent. Je lis : Dieu, c'est mon intérêt ! C'est ce qui justifie mes crimes !
On peut aussi prendre son temps, choisir les saisons et les heures creuses. Préférer les sentiers aux autoroutes.
C'est comme l'amour en fin de compte. Les grands circuits sont les mêmes pour tous. Mais chacun peut y préférer, ici ou là, sa petite chapelle.
Il est dans la nature humaine, (...), de raconter beaucoup et de réfléchir peu.
Les indiens préfèrent l'ombrelle, ou le parapluie, au chapeau. Peut-être parce qu'ils préfèrent transporter avec eux leur ombre.