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Critique de chocobogirl


Shiori se réveille un matin dans une appartement dévasté. Son mari cuve l'alcool qu'il a ingurgité et, elle, et bien, elle se souvient des plaques de médicaments qu'elle a ingurgité. Dans un sursaut de lucidité, elle déclare "ça ne peut plus continuer comme ça."
Dès lors, Shiori nous narre son parcours qui s'avère une véritable descente aux enfers...

Shiori s'enfuit donc de chez elle et trouve refuge chez M., une ancienne amie d'université. On découvre qu'elle est dépendante aux médicaments et que son mari, alcoolique, la bat de temps à autre. Malheureusement M. est, elle aussi, dépendante. Pour elle, il s'agit de la drogue et très vite, elle initie Shiori à ses plaisirs coupables qui leur font oublier leurs angoisses et leurs soucis. Lorsque la police débarque, elle se retrouve à nouveau dans la rue. Cette fois-ci, c'est vers un ancien amant qu'elle se tourne. Heureux de trouver une femme pour s'occuper des 5 enfants dont il a la garde, il l'accueille chez elle. Mais bientôt, c'est la prostitution qui la guette.

Je n'en dirais pas plus mais vous l'aurez compris, la vie de Shiori va aller de Charybde en Scylla et c'est avec horreur que nous la voyons tomber dans une spirale infernale dont la jeune femme est incapable de se dégager.
Femme brisée, angoissée qui ne tient que grâce à ses médicaments qu'elle réclame comme le saint Graal, Shiori fuit sa vie comme elle a fuit le domicile parental, enfermée dans des préceptes religieux et sectaires qui lui coupait les ailes.
Drogue, alcool, dépression, manipulation, viol sur mineur, prostitution, embrigadement sectaire. cette histoire ne vous épargnera aucune horreur et c'est l'écoeurement qui vous guette devant cette femme qui refuse de se secouer et de prendre sa vie en main. Sauf que, il y a une chute à ce récit. Totalement inattendue, elle donne un autre regard sur tous les détails glauques survenues jusque là. Impossible d'expliciter plus sans vous dévoiler le sens de cette histoire !

Kan Takahama, éditée depuis quelques années chez Casterman, est connue pour ses ouvrages appuyant particulièrement les relations entres les hommes et les femmes. Vous vous souviendrez peut-être de Mariko Parade écrit à quatre mains avec Frédéric Boilet. Dans Sad Girl, on retrouve ce souci de mettre en lumière la difficulté d'être et de communiquer avec les autres. Son héroïne semble seule au monde et les seuls personnes qui lui tendent la main ne font que la plonger un peu plus dans la déchéance.
Écrit expressément pour la France, sans passer par la case Japon, ce récit bénéficie d'un traitement graphique à l'aune de l'histoire. Alors que la couverture évoque une histoire féminine pleine de fraicheur, l'intérieur se décline dans une large gamme de noir et de gris qui laisse peu de place à la lumière, présente par quelques petites touches peu apaisantes et plutôt mélancoliques.

Sad Girl est au final un livre sans concession qui déplaira peut-être par son parti-pris extrême et exagéré mais qui finalement se révèle d'un espoir surprenant et sert de fonction cathartique. Un ouvrage plutôt intéressant sur la dépendance, qui peut permettre d'ouvrir les yeux sur les actes extrêmes qu'elle peut nous faire faire.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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