Trop plein

Vider son esprit du trop-plein des souvenirs…

Pour se libérer de morceaux douloureux de son passé, le narrateur raconte des moments de sa vie, ses souvenirs, ses relations avec ses parents.

Mais que sont véritablement les souvenirs d'enfance ? Ce que j'ai vu ou entendu ou ce qu'on m'a raconté ? Ces images qui se forment dans mon esprit sont-elles vraiment les miennes ? C'est un peu ce que se demande aussi le narrateur qui invite à partager sa réflexion.

Un court premier roman québécois, de brefs chapitres comme autant de clichés dans l'album de sa mémoire.

J'avoue avoir eu du mal à entrer pleinement dans ce petit bouquin.
Tout tourne autour du rapport de l'auteur avec son père.
Découpé en autant de chapitre que de souvenirs à "évacuer" pour pouvoir prendre ce qui est décrit comme un nouveau départ, je n'ai jamais réussi à identifier le problème que revêtait pour celui-ci cette présence fantomatique.
Ce n'est pas trop désagréable à lire mais m'a laissé dans un état de perplexité jusqu'à la fin métaphorique sans doute . . . Pourquoi suis-je passé à côté ?

L'auteur évoque brièvement plusieurs souvenirs très disparates, sans liens les uns avec les autres. Au lecteur de dresser un portrait de la personnalité qui en ressort. L'exercice n'est pas sans intérêt mais n'est pas passionnant non plus. N'est pas Michel Tremblay qui veut pour pouvoir ainsi soutenir l'intérêt avec des bribes autobiographiques éparpillées à gauche et à droite. Pourtant Talbot, qui a été parti pris à l'écriture de “Les parents”, une série télévisée intelligente et suave, nous livre parfois des flashs d'une grande pertinence et plutôt touchants.

Il en ressort un portrait d'un homme en proie au doute, à l'anxiété exacerbée, près de sa mère puisque le père est absent ou presque. Ok mais encore ? Les problèmes évoqués ne touchent pas vraiment la santé mentale, bien qu'ils y soient reliés. Sont-ils courants ? Oui, mais à mon avis l'auteur n'a pas su dépasser la simple évocation sans fouiller plus avant. Ou peut-être que c'est moi qui n'a pas su décoder assez le propos. . . Toujours est-il que je suis content d'avoir lu ce très court livre, mais n'en garderai pas un souvenir marquant.

C'est le premier roman de Martin Talbot, connu au Québec comme cinéaste et aussi comme fils de Gilles Talbot, imprésario de Fabienne Tibeault, décédé dans un accident d'avion, à l'âge que vient d'atteindre maintenant son fils. Ce récit est la tentative de l'auteur de faire le vide du trop plein de ses souvenirs, c'est aussi celle de redonner une place à son père, présence fantomatique qui a laissé à ses proches l'impression d'avoir réussi dans la vie, mais pas d'avoir réussi sa vie.
Sans connaître rien de l'auteur ni de son père, c'est un peu bizarre à lire. Mais l'auteur a un vrai talent pour nous faire vivre ses sentiments et émotions d'enfant puis d'adolescent. Ses mots sonnent juste. Et questionnent sur le sens des souvenirs d'enfance : est-ce ce qu'on a vu, entendu, vécu, ou bien ce qui vous a été raconté ? J'espère que Martin Talbot continuera à écrire.

Écrire pour évacuer un trop-plein, désencombrer sa mémoire en revisitant ses souvenirs, réels ou fabriqués, afin de laisser de la place pour respirer et vivre ainsi libéré d'un poids. Suis-je passée à côté de quelque chose ? Si j'étais capable d'abandonner un livre, je l'aurais fait, mais comme j'ai toujours peur de rater quelque chose, j'ai persisté. Oui, la fin éclaire sur les motivations du livre, mais je me suis questionnée tout au long de la lecture et ennuyée, aussi. On plonge dans les réflexions du narrateur, tant dans ses souvenirs que dans son quotidien banal comme aller acheter une pinte de lait, tenter de faire du ménage dans sa commode ou d'écrire un chapitre. Certains chapitres m'ont fait sourciller d'ennui.

Le commentaire de Lynda :COUP DE COEUR!

Je ne sais pas trop comment je qualifierais ce roman, tranches de vie, journal de souvenirs, une chose est certaine, c'est qu'il va vous happer dès le début, dès le départ, on entre dans la tête du narrateur qui nous amène avec lui dans toutes sortes de souvenirs, et chacun de ceux-ci est traité individuellement comme des petites nouvelles.
Certaines m'ont touchés plus que d'autres, à plusieurs moments, on sent la détresse de ce petit garçon qui devient ado et puis un homme. Qui passe au travers différentes phases, qui passe également au travers des souvenirs, certains qui sont bons et qui font du bien, d'autres comme la mort de son père, qui sont tragiques, souvenirs tellement émouvants.
À travers ses souvenirs, on peut comprendre la place que son père a occupé dans sa vie, la place de sa mère également. On apprend à connaître ces personnes par le biais des narrations de l'auteur.
Tout au long des chapitres, ceux-ci représentant un souvenir à part entière, on assemble la vie de l'auteur, on vit par le biais de ses émotions, de ses joies, de ses peines, de la peur, de l'incertitude.
Incertitude face à la vie qui s'est arrêté à 43 ans pour cet homme qui était son père, maintenant que lui est rendu à cet âge, c'est le questionnement pour le narrateur, est-ce que la vie s'arrêtera également pour lui.
Ce que j'ai ressenti en lisant ce livre, il m'a fait replonger dans mes propres souvenirs, me prouvant que les souvenirs jalonnent notre vie actuelle. Cette lecture m'a fait vivre des émotions, les mots sont justes et représentatif des sentiments de l'auteur. D'ailleurs cet auteur, vous le connaissez comme moi, mais comme réalisateur à la télé, vous le connaissez aussi comme étant le fils de... Gilles Talbot, imprésario de grandes vedettes québécoises, pour Martin Talbot, c'est un premier roman, mais j'espère vraiment une récidive de sa part.
Un seul bémol, j'aurais aimé continuer encore et encore !
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...

Mon intérêt a varié d'un chapitre à l'autre. Malgré cela, ce récit sympathique m'a décroché bien des sourires. Je m'y suis retrouvée à bien des reprises.