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Citations sur Au non des femmes (22)

Depuis bien longtemps, notre culture classique nous est transmise par des lectures masculines pétries de fantasmes. Il est temps de s'en affranchir! Les hommes préfèrent imaginer des refus mais ignorer ceux qui se disent clairement. Pour galvaniser un esprit guerrier, rien de plus excitant que de croire à la fiction du non. Mais quand il faut parvenir à ses fins, mieux vaut faire la sourde oreille qu'écouter celle qui se refuse.
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La rivalité féminine n'est que l'un des effets de la domination masculine.
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Des générations de lycéens qui n’ont eu qu’un accès partiel au texte. Savent-ils qu’Andromaque finit par remporter la couronne et anéantir ses agresseurs ? Elle sort victorieuse d’une lutte de plus d’un an qu’elle a menée selon une stratégie dont le public peut mesurer toute l’efficacité : la résistance passive. En répondant ni « oui » ni « non » au chantage de Pyrrhus, Andromaque ne se soumet pas. Elle résiste à l’ultimatum (épouser Pyrrhus, donc renoncer à honorer la mémoire d’Hector et sauver son fils). Elle l’invalide même.
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Le travail des intellectuels au XIXème siècle a fait émerger une certaine littérature classique. En canonisant un héritage culturel masculin ainsi que l’œuvre de quelques rares femmes comme Madame de Sévigné ils ont effacé beaucoup d’œuvres des femmes d’autrefois. Ces érudits appartiennent à une société patriarcale que Napoléon a consolidée sur le plan des lois comme sur celui des idées. L’héritage de Rousseau est aussi lourd de conséquence puisqu’il nourrit une vision romantique du monde […] la femme est alors mise sur un piédestal, éthérée si bien qu’elle souffre d’une forme de déréalisation que le libertinage du siècle précédent ne permettait pas d’envisager
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La plupart ont pris la plume une fois devenues veuves : elles jouissent alors d’une plus grande liberté pour s’exprimer.
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Pour chacune des ces femmes, l’identité dérive d’un attribut physique : Cendrillon est aussi connue sous le nom de « Cul Cendron » (le derrière dans les cendres). Blanche-neige tire son nom de la pureté de son teint (et peut-être de son âme), tandis que la Belle au bois dormant évoque la beauté ensommeillée que vient déchirer l’irruption du soleil : au sens propre, l’astre qui met fin à la nuit, et au sens figuré le prince solaire qui viendra la sauver.
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Face au vieillissement et dans une société qui valorise les princes charmants, la femme mûre peut soit se souvenir comme d'un poison de ce qu'elle fut
- une jeune femme belle mais dans l'attente de se réaliser -, soit se satisfaire de ce qu'elle est devenue : une femme puissante, car forte de son expérience, de son savoir, de sa riche maturité. Certaines de ces femmes - âgées et bienveillantes - sont bien représentées, mais réduites à des rôles secondaires qui retiennent rarement l'attention: ce sont les bonnes fées, les marraines, bref, ces êtres adjuvants dont on oublie souvent le nom. Par contre, le conte qui emprunte un point de vue masculin montre presque toujours des vieilles femmes puissantes faire le mal, par jalousie mais aussi parce qu'elles en ont le pouvoir. Les exemples sont multiples : la sorcière d'Hansel et Gretel, la marâtre dans Cendrillon, Maléfique dans La Belle au bois dormant, Ursula dans La Petite Sirène, etc. Au lieu de tirer profit de leur expérience et de leur réussite, elles sont comme piégées par un passé qui les rattrape, ce passé où elles aussi ont incarné la jeunesse et la beauté à un moment où elles ne pouvaient en profiter pleinement puisqu'elles étaient condamnées à... attendre, à être passives donc.
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L'amour courtois ou la galanterie qu'on érige en modèles pour mieux les décrier étaient avant tout des fantasmes, des rêves parallèles, le résultat stylisé d'une pensée qui voulait justement se distinguer de son temps et contrer les pratiques sexuelles alors en vigueur.
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On a peine à reconnaître le conte lorsque ce sont des hommes qui adaptent à l’écran, qu’ils s’appellent Disney (1991, 2017), Cocteau (1946) ou Gans (2014). Dans toutes ces versions, Belle est séquestrée par la Bête et finit par mystérieusement par s’éprendre d’elle. Le préjugé est toujours le même : les femmes aiment les brutes et savent découvrir leur cœur.
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« Belle est une héroïne du non, mais elle a sur la bête un pouvoir de vie et de mort. La Bête est même le personnage vulnérable, celui qui manque de mourir faute d’avoir su dire non et qui est sauvé in extremis par Belle qui s’arroge le droit de le couvrir de baisers pour le réveiller. Dans ce conte d’autrefois, la jeune fille propose et dispose du corps de l’autre. Sujet désirant, Belle fait des rêves érotiques que Madame de Villeneuve se plaît à décrire pour nous faire comprendre la domestication du désir.
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