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Citations sur Au non des femmes (22)

Ces femmes attendent (…). D’aucuns y voient la passivité propre au sexe féminin, tandis que d’autres y perçoivent un besoin de maturation sexuelle nécessaire aux femmes. Selon Sigmund Freud puis Bruno Bettelheim, le corps féminin, qui ne serait pas excité aussi rapidement que celui de l’homme, doit se préparer à la rencontre du corps masculin, ce qui rend nécessaire une forme de latence.
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Interroger les codes culturels de l’Ancien Régime, que ce soit la galanterie ou le libertinage m’a donc paru absolument nécessaire. C’est en contemplant autrement nos classiques que l’on pourra se débarrasser des assignations faites aux femmes aussi fausses que délétères. Non, la princesse de Clèves n’est pas un modèle de pruderie et de frigidité. Refusons de conclure que « Titus n’aimait pas Bérénice » : la reine de Palestine ne se réduit pas à une femme éplorée, prototype de la femme hystérique qui ne se laisse pas quitter.
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J'aurais aimé qu'on m'apprenne la littérature autrement, qu'on me fasse découvrir les œuvres des femmes, qu'on m'explique à travers le prisme du féminin les contes et les fables, et j'espère qu'il en sera ainsi pour nos enfants. Cet essai aspire à donner à chacun et chacune le pouvoir de repenser l'histoire littéraire à travers le refus féminin, non pour abolir le passé mais pour le sortir de l'illisibilité. La littérature est un puissant outil pour penser le monde; parce qu'elle imite au plus près l'expérience de la vie, on aurait tort de minorer ses enseignements.
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On pardonnera toujours à un homme son appétit sexuel, du moment qu'il se repent. Le moindre écart de conduite est au contraire fatal aux femmes.
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La galanterie si décriée aujourd'hui peut s'appréhender comme une façon de déjouer la violence des rapports humains.
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Réduire la galanterie à une pratique masculine est pourtant dangereux, car cette simplification annule le geste créateur des femmes et nie leur contribution au jeu social et littéraire. Effectivement, certaines nourrirent l'espoir d'une civilité galante à des fins honnêtes.
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Essai agréable, avec visite des classiques et des contes de fées et approfondissement des personnages féminins, longtemps voués à l'attente et à la passivité. La raison en est que les oeuvres littéraires sont conçues et vues à travers le "male gaze" (terme issu des études de genre américaines) : les héroïnes n'y servent que de faire-valoir des valeurs masculines ou de modèle pour l'édification des jeunes filles. Quelques unes, il est vrai, déchirent l'écran, telles Phèdre et Bérénice. Qu'est-il possible d'en conclure ? Jennifer Tamas évoque également la réappropriation des contes par les hommes, principalement Perrault et Grimm, à des fins qui n'étaient pas celles des contes oraux retranscrits initialement par des femmes telles Madame d'Aulnoy. Elle s'attarde sur la véritable définition de la "galanterie", qui n'est pas celle reprise dans leur pétition par Catherine Millet et Catherine Deneuve, laquelle se rapprocherait plutôt de son contraire, c'est-à-dire manières de hussard et irrespect. Elle réhabilité la figure de la Princesse de Clèves et évoque la possibilité de ne pas consentir même désirant.
Je recommande cet ouvrage qui, sans mettre au jour de nouvelles notions, a l'immense mérite de les préciser et de les ordonner en un tout cohérent à partir duquel organiser ses propres réflexions.
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La puissance du fantasme masculin est telle qu'il colonise l'imaginaire des femmes.
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Ces héroïnes classiques que cet essai met à l’honneur ont toutes un point commun : alors même qu’elles sont cristallisées par l’histoire littéraire, leur refus a été effacé. Leur résistance a été spoliée. Même si leur nom figure en titre, elles sont réduites à ce que le regard masculin a fait d’elles : des femmes fragiles et dénuées de tout pouvoir d’action.
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Cette rapide incursion dans l'histoire littéraire nous montre que la culture et la canonisation des grands textes procèdent d'effacements. Le patriarcat établit sa domination sur une amnésie volontaire et sabote notre matrimoine depuis des siècles. Rien de plus efficace que d'abolir les voix dissidentes. « Femme, réveille-toi », disait déjà Olympe de Gouges, bien avant que Marcus Garvey ou Martin Luther King n'enjoignent aux Noirs américains de sortir de leur torpeur (« Wake up ! »). Ne pas être éveillé, cesser d'être vigilant, et c'est l'oubli qui engloutit tout. Ce procédé est d'autant plus pernicieux qu'il persuade certaines femmes qu'elles n'ont pas de modèles et qu'il leur faut faire table rase du passé pour tout réinventer. Il me semble que les luttes féministes seraient plus efficaces si elles s'arrimaient à cette archéologie du refus pour mesurer l'inaccomplissement de revendications anciennes et arrêter de croire au mirage d'une révolution toujours espérée et toujours reconduite.
Polyamour, union libre, désir sexuel féminin, ces notions que l'on brandit comme de nouveaux mots d'ordre peuvent être reconsidérées grâce aux combats et aspirations de Madame de Merteuil, Bérénice ou Belle qui font aussi bouger nos catégories de pensée.
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