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Critique de Shaynning


Il y a de ces oeuvres littéraires qui se démarquent soit par leur originalité, leur plume novatrice ou leur histoire haletante, mais cette BD se démarque plutôt pour les émotions qu'elle suscite et la porté de ses valeurs. Jirô Taniguchi nous livre cette histoire sur les animaux domestiques, parue dans les années 90, mais toujours très actuel comme sujet.

Dans les 4 premiers chapitre, nous suivons l'auteur et son épouse. Dans le premier, il est question de Tam, leur vieux chien sur le déclin de sa vie, alors qu'il faut adapté la routine à ses incapacités grandissantes. Ses forces diminue, ses marches raccourcissent et il devient même incontinent. Malgré tout, et c'est bien là la difficulté, on aime nos animaux comme des membres de la famille et c'est un crève coeur de les voir ainsi perdre leurs habilités et leur dignité. Mais les animaux, à la différence des humains, ont besoin de peu pour être heureux et ne se plaignent que pour les grandes souffrances.
Dans le chapitre 2 à 4, alors que la mort de Tam reste vive dans leur mémoire, voilà que le couple se fait demandé d'adopter une chatte persane dont personne ne veut. S'ils ne la prenne pas, elle pourrait être euthanasiée. Ils acceptent donc "cette laide chatte au museau écrasé" qu'ils nomme "Boro" (En loques). La chatte exige des soins dus à son long pelage, mais se révèle amusante et docile. Cependant, Boro a une autre condition: elle est enceinte! Et pour ce couple qui n'a jamais eu de chats, c'est une nouvelle aventure qui commence.
Dans le 4e chapitre, le couple reçoit la visite d'Akiko, leur nièce, qui a du mal à se faire à l'idée du remariage de sa mère monoparentale. Elle fugue alors chez son oncle et sa tante et rencontre Boro et ses chatons. Cette partie est davantage relative à la deuxième chance, à la résilience et à la famille.
Dans le 5e chapitre, nous avons l'Histoire de Kimiko et de Belle, durant la seconde guerre mondiale, dans laquelle des chiens-soldats étaient employés. On recruta des chiens travers le pays, quitte à les chercher directement dans les foyers, comme ce fut le cas de Belle et de ses parents. Cette tranche de la BD est plus sombre, plus triste, car elle relate les horreurs commises par les instances japonaises à l'encontre des animaux. Cependant, l'histoire de Belle est incroyable, elle qui est passée de l'armée japonaise à celle des américains, pour finalement survivre à toute cette violence.

Parfois, ,les sujets les plus simples peuvent être néanmoins les plus touchants. Les animaux, comme le dit si bien le titre, ne sont pas des meubles, mais bien des compagnons. Ils nous apporte beaucoup. Ils font même ressortir le meilleur de nous, pour un peu qu'on leur prodigue des soins et de l'amour.
Niveau dessin, je trouve que le style me rappelle les dessins des publicités des années folles, avec ce couple mignon, gentil et habillés sobrement. C'est un style réaliste qui se fond bien avec le style intimiste du récit. Les détails sont partout: dans les paysages, les résidences jusqu'au poil des animaux. Ça du prendre beaucoup de temps à dessiner, surtout pour l'époque.

Donc, comme je l'ai dit, c'est une histoire simple, mais qui a une grande portée, un ton léger, mais un fond lourd ( surtout pour le 5e chapitre). On vit donc toute sorte d'émotions et c'est une lecture très agréable, qui pourrait toucher plusieurs lectorats. Une belle trouvaille qui mérite qu'on s'y attarde.
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