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Critique de Foxfire


Cruelles, les 2 histoires d'amour contées dans ce recueil le sont assurément. Ce qui n'est guère étonnant lorsqu'on connait l'auteur. J'avais déjà lu un recueil de nouvelles de Tanizaki, « le tatouage et autres récits », qui m'avait totalement séduite. J'ai retrouvé le même ton dans ces « deux amours cruelles ».

La première nouvelle met en scène la relation particulière qui unit une jeune et belle musicienne aveugle à celui qui lui sert de guide et qui est aussi son élève. Dans ce récit, j'ai vu une sorte de parenté avec « la Vénus à la fourrure ». En effet, dans la relation qui unit Shunkin à son guide, nul doute qu'il y a de l'amour mais cet amour est très clairement teinté de cruauté et d'un jeu d'humiliation et comme l'histoire est plutôt vue du point de vue du guide, j'y ai retrouvé, comme dans le texte de von Masoch, cette évocation d'une certaine satisfaction dans le fait d'être humilié par l'être adoré. Tanizaki pousse à l'extrême son propos, le personnage de l'élève allant jusqu'à se mutiler pour sa maîtresse. J'ai trouvé ce récit remarquablement raconté, les personnages sont bien brossés et leur évolution est bien rendue. Quant à la tonalité, à la fois cruelle et raffinée, elle est très plaisante pour qui aime ce registre.

La seconde nouvelle met en scène un trio amoureux bien original. Serizawa est amoureux d'Oyu, une belle veuve qui a juré d'honorer la mémoire de son défunt mari en ne se remariant pas. Serizawa épouse Oshizu, la soeur d'Oyu, afin de cotôyer le plus souvent possible la femme qu'il aime. Oshizu comprend très vite les sentiments de son mari et a de plus conscience que sa soeur les partage. le trio vivra alors dans une sorte de ménage à trois à la fois chaste, chacun renonçant aux plaisirs charnels pour ne pas blesser les autres, mais teinté d'une sensualité qui ne manque pas de faire scandale dans l'entourage des personnages. Dans cette nouvelle, j'ai retrouvé ce qui me plait chez cet auteur, ce mélange de délicatesse et de perversité raffinée.

Après cette seconde lecture de Tanizaki tout aussi enthousiasmante que la première, je compte bien ne pas m'arrêter là avec cet auteur.
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