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Critique de RogerRaynal


Ce court roman nous fait partager la destinée tragique de deux amants, Shinsuke et Ô-Tsuya. Cette dernière est la très belle fille d'un préteur sur gage prospère où travaille le beau Shinsuke, jeune homme placé chez un patron en tant que hôkônin, apprenti partageant la vie de ses patrons et accomplissant en plus de son travail quelques tâches domestiques. Shinsuke, de modeste extraction, ne peut prétendre à épouser la belle Ô-Tsuya. Les deux amants ont bien le projet de s'enfuir ensemble, mais celui ci reste pour Shinsuke rejeté dans un avenir bien vague, ce projet étant surtout dû à l'initiative de l'ingénue et romanesque O-Tsuya. Ce qui n'est qu'une rêverie va brutalement se réaliser grace à l'initiative d'un client, Seiji, qui tient une auberge. Seiji se fait fort de loger les deux fuyards tout en jouant le rôle d'entremetteur auprès de leurs parents respectifs : croyant leurs enfants disparus et capables du suicide amoureux, Meiji se fait fort de plaider leur cause afin que le mariage puisse se faire malgré les conventions sociales. 
Les deux amants prennent donc la fuite et Seiji les tient informés de ses négociations. Après plusieurs mois où O-Tsuya montre un certain penchant pour la boisson et les jeux de l'amour, Seiji convoque Shinsuke un soir, lui disant que son père est sur le point de céder à sa demande et que le mariage va pouvoir se faire. Celui-ci quitte à regret O-Tsuya, mais rien ne va se passer comme il l'attendait, et l'honnête jeune homme devra peu à peu se muer en meurtrier pour retrouver sa belle, puis pour l'arracher à ceux qui, selon toute apparence, l'ont enlevé et transformée en redoutable courtisane.

On suit avec plaisir les aventures de ce couple peu commun dans le Japon du début du vingtième siècle (le roman date de 1915), les surprises sont nombreuses et les caractères dépeints avec un réalisme empreint de fatalité. Ainsi, les sentences prophétiques d'un ami de Shinsuke vont, contre toute attente, se réaliser pour aboutir à ce qui donne son titre au roman, le meurtre d'Ô-Tsuya.

L'écriture de Tanizaki, servie par l'excellente traduction de Jean-Jacques Tschudin, est d'un abord facile et d'une grande fluidité, tout en restant marquée par un certain fatalisme et en mettant en exergue le côté sombre de ses personnages. Lire ce cour roman est un réel plaisir auquel je ne peux que vous engager, et ce d'autant que son coût (2 €) est des plus modiques !
Lien : https://litteraturedusoleill..
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