L'amour a-t-il un sens ?
Ce Jôji Kawai, ingénieur de trente ans qui s'entiche follement de la si jeune Naomi aime-t-il ? Ou est-il pris par cette folie des sens et de la raison qui finit par le perdre ?
On a tendance à évoquer le masochisme de Jôji car Naomi qu'il veut façonner, modeler à l'apparence d'une jeune occidentale le bafouera, l'humiliera en se comportant comme une prostituée.
Mais est-ce bien du sadisme de sa part ? Se venge-t-elle de s'être laissée épouser pour sa beauté et sa jeunesse ou se livre-t-elle à toutes ses passions par ennui, goût de lucre ?
Jôji aime-t-il ou se livre-t-il à une sorte de fétichisme sur la personne de cette adolescente qu'il apprête et manipule comme une poupée qui ne fait au fond qu'exprimer son autonomie et sa liberté. Naomi...Pinocchio ? Une poupée qui devient chair et vit hors de l'emprise de son créateur ?
Ce roman de Tanizaki est fort complexe et si l'on veut en plus y voir une dimension allégorique, le Japon s'offrant à l'Occident comme Naomi à ses amants, il offre matière à bien des questionnements.
Une légère critique toutefois, son étirement et l'insistance morbide de l'auteur sur les retournements répétés et bien prévisibles de son piètre héros.
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