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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tant qu'on gagne on joue, et la collection "La Sagesse des mythes" continue de s'agrandir en s'aventurant en dehors de la mythologie grecque pour explorer la mythologie mésopotamienne.

On veut nous raconter "L'Épopée de Gilgamesh". Chaque mythe dispose de plusieurs versions, et Luc Ferry a choisi parmi toutes celles dont j'ai connaissance la moins intéressante pour que la réalité colle à ses idées (on va en reparler), et de plusieurs adaptations, et de toutes celles que je connais c'est sans nul doute la plus faible… Les graphismes de Pierre Taranzano ne sont pas mauvais loin de là, mais j'ai eu l'impression d'avoir avoir affaire une version Disney du mythe, les personnages se seraient mis à chanter que cela ne m'aurait pas étonné, donc une version édulcorée voire éco+ de l'épopée ! (du coup ce qu'il y a de plus réussi, c'est encore une fois de plus l'illustration de couverture de Fred Vignaux, mensongère car elle largement au-dessus des graphismes qu'on nous propose)
Bon, Gilgamesh est très méchant car il transforme ses sujets masculins en esclaves et ses sujets féminins en prostiputes et il passe à ripailler avec moult victuailles et moult alcools. Les gentils sujets victimes de leur méchant souverain prient les dieux de les aider, et ceux-ci créent Enkidu pour le châtier. C'est un sauvage (WTF ses cornes et ses oreilles animales ???), et Gilgamesh lui envoie la courtisane « La Joyeuse » pour le civiliser et le gagner à sa cause (la scène de cul pages 21-22 est bien le seul élément qui n'ait pas été contaminé par le virus Mickey, donc on ne peut même pas recommander sereinement cette BD à un jeune public, et du coup je ne sais vraiment pas où les auteurs ont voulu en venir). Mais les gentils sujets victimes de leur méchant souverain lui rappellent que Gilgamesh est très méchant, et qu'il est là pour le punir. Arrivé à Uruk ils se foutent sur la gueule, mais finalement deviennent copains et vont ripailler ensemble avec moult victuailles et moult alcools… Franchement, qu'est-ce qu'il y a d'épique et/ou de philosophique là-dedans ?


Dans ses appendices on sent Luc Ferry très ému par ce mythe, mais il blablate durant 6 pages de sa manière alambiquée habituelle pour finalement arriver à la conclusion du "Candide" De Voltaire « Il faut cultiver notre jardin »… Pourtant c'est ses appendices les moins mauvais, ils sont même presque intéressants. Mais chassez le naturel il revient au galop, et il veut absolument caser ses idées à lui et on est obliger de se « facepalmer » : pour lui Gilgamesh dans sa quête d'immortalité accède finalement à la sagesse, il passe de la religion à la philosophie, de la croyance religieuse à l'intelligence laïque. Soupirs...

Gilgamesh n'agit pas en « tyran », il est d'ascendance divine et il épuise ses sujets en travaux innombrables et interminables parce qu'il ne comprend qu'ils ne soient pas aussi forts, aussi endurants et aussi résistants que lui. Ce n'est pas la civilisation d'Enkidu qui au centre du récit, qui passerait de l'animalité à l'humanité avec ses joies et ses peines, mais la sociabilisation de Gilgamesh qui passe à la seule conscience de soi à la conscience de tous ceux et toutes celles qui l'entourent. La mort d'Enkidu est une 2e leçon : quel que soit la force et le pouvoir que l'on possède on ne peut pas résoudre tous les problèmes car il y a des choses qu'on ne peut faire et qu'on ne peut pas défaire… C'est là qu'on voit encore une les lacunes de Luc Ferry : il a beau être un intellectuel et un philosophe, tu ne peux pas analyser un mythe sans faire de mythologie comparée et avec Gilgamesh on voit le Melkart punique, les Héraclès et Achille grecs, ainsi que le Siegfried germanique. Oui mais non Luc Ferry lui le compare à Ulysse ! Personnellement en me replongeant dans le mythe, j'ai tout de suite pensé à Anakim Skywalker dans La Revanche des Sith : après un choc psychologique causé par la mort d'un proche, il se retrouve à avoir peur pour tous ses proches car quelque soit sa force il ne peut rien contre la mort… et c'est ainsi que dans quête de l'immortalité il se laisse séduire par le Côté Obscur qui lui fait miroiter qu'on puisse y accéder !
Ayant compris que la mort est indissociable de la vie et que c'est le destin de chaque être humain, Gilgamesh retourne à Uruk et Luc Ferry nous que la fin ouverte ne livre aucune sagesse constituée (ce qui lui permet de placer une fois de plus ses propres idées). Là aussi, il a oublié d'avoir faire un tour du côté des autres versions de l'épopée qui elles sont très claires : Gilgamesh devient un bon souverain car il a compris que l'important n'est pas ce qu'on est ou ce qu'on fait mais ce qu'on laisse aux vivants en partant, et c'est ainsi qu'il est entré dans l'Histoire pour ensuite devenir une Légende !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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La sagesse des mythes va s'intéresser à un grand héros mésopotamien : Gilgamesh. Ce récit très ancien a traversé les siècles, portant à travers les époques l'histoire du roi d'Uruk.

Je connais dans les grandes lignes l'épopée de Gilgamesh et j'ai donc apprécié d'apprendre plus de détails à travers cette BD même si je sais qu'il existe différentes versions.
Il est promis trois tomes. Pour ce premier opus l'histoire nous présente Gilgamesh. Puissant et tyrannique, il fait souffrir son peuple sans même s'en apercevoir. Puis les dieux façonnent Enkidu pour qu'il soit aussi puissant que le roi d'Uruk et ainsi apporter un équilibre.
Globalement c'est plutôt sympa même si certains points passent moins bien. Je pense notamment à la naissance de l'amitié entre les deux héros. Enkidu déteste Gilgamesh pour sa tyrannie, quand ils se voient la haine est si forte qu'ils se battent. Puis brutalement ils s'aiment et deviennent meilleurs amis. Ca manque un peu de subtilité dans le revirement des sentiments...

Le dessin est simple et sympa même si les plans larges manquent souvent de précision et les arrières plans de reliefs. La couverture, réalisée par un dessinateur différent, est par contre très jolie.
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La collection « La Sagesse des Mythes » fait un aparté sur la mythologie sumérienne. J'avouerai que je ne connais pas du tout cette mythologie et quoi de mieux que de la découvrir avec cette collection.
En fait, ce n'est finalement pas la meilleure façon de découvrir la première des mythologies par le biais de ce récit qui est plutôt fade.
Un Roi se comporte mal, les Dieux envoient un être qui est tout le contraire de lui ; et effectivement il se révolte contre lui pour… finalement devenir les meilleurs copains du monde et se dirent « bah en fait c'est normal de taper les humains, on est plus fort ! ».
On rajoute à cela l'analyse philosophique de Luc Ferry qui n'aide pas à apprécier l'histoire de Gilgamesh, et je me retrouve fort déçu de ce premier tome qui explore un nouvel univers mythologique.
À voir si la suite me permettra de plus apprécier et mieux comprendre la mythologie sumérienne.
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Je connais le récit de base. Étant friande de cette collection autour de la mythologie grecque, je me suis donc tourné vers ce titre avec une grande curiosité vers ce récit mésopotamien.

Comme pour toute cette collection, je conseille avant tout ces titres pour les novices, ou ceux et celles qui ne se tourneront pas (pour diverses raisons) vers les oeuvres antiques. Cette collection permet de connaître les divers personnages, leurs histoires et je trouve cette approche importante.
Ici, c'est donc la découverte de Gilgamesh et de celui qui est à la fois son ennemi et son frère, Enkidu durant trois tomes.

Comme je l'ai déjà dit dans mes avis concernant cette collection, si je ne suis pas fan de ce type de coup de crayon ou les cases sont trop remplies, rendant parfois les traits des personnages brouillons ou une lecture peu agréable des bulles, je trouve qu'il est cohérent avec le côté adulte de ces BD. Tout comme certains passages, qui restent adaptés à ce lectorat même si on peut se poser la question de leur utilité réelle aux récits…

Néanmoins, concernant ce titre (et pour les deux autres), j'ai trouvé cela agréable, rapide et facile à lire. L'essentiel est là et oui, sûrement des raccourcis, mais c'est une BD donc la contrainte du format est à garder en tête. Cela permet la découverte de ce récit mésopotamien d'une façon rythmé avec de l'action, une certaine philosophie dans le dossier qui l'accompagne (qui la encore est sympathique à lire même si ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus pour être sincère, car je me tourne vers d'autres ouvrages personnellement.) et un récit qui reste cohérent.

Une lecture sans prise de tête, rapide et avec un petit côté vintage pour ce coup de crayon !
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