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Critique de bdelhausse


J'étais ado et Tardi signifiait... Adèle Blanc-Sec.

Je suis adulte et Adèle Blanc-Sec, c'est Louise Bourgoin et Tardi est devenu synonyme de Guerre 14-18. Et le p'tit blanc sec se prend toujours au zinc.

Certaines choses évoluent. D'autres pas. Je ne sais pas s'il faut s'en plaindre.

Par contre, ce qui ne change pas, c'est l'horreur de la guerre. Alors que les canons résonnent à Alep, après avoir tonné en Irak et ailleurs, nous nous penchons, centenaire oblige, sur la Première Guerre mondiale. Les techniques ont évolué, nous dit-on, l'horreur est immuable.

Ce tome de Tardi est réédité en mars 2014 par Le Soir, quotidien belge, pour célébrer ce triste anniversaire. La série comprend Mallet, Comès et d'autres.

Tardi et son noir et blanc, son coup de crayon faussement naïf, qui nous pond des soldats, quasiment encore poulbots, à peine sorti de l'enfance, qui plongent dans les affres d'un conflit qui les dépasse (qui dépasse tout, d'ailleurs).

En petits tableaux, richement documentés (mais cela ne se sent pas), Tardi nous dépeint la guerre, dans ce qu'elle a d'inhumain, de chaos... Les détails révèlent à eux seuls plus d'horreur que l'histoire elle-même parfois. Comme ce cadavre de cheval suspendu dans les branches d'un arbre mort.

C'est l'engouement à Paris... Ce sont les trucs pour être déclaré inapte, ce sont les charges à la baïonnette, où les officiers restent planqués, ce sont les exécutions pour l'exemple, pour motif de trahison, ce sont les exhortations de généraux et du clergé, au chaud à Paris, ce sont les gaz, les gueules cassées, les amputations, les tireurs d'élite, les Boches qui subissent le même sort, les amies restées à Paris à qui ont écrit, et qui reçoivent un courrier disant "tout va bien", alors que leur compagnon est déjà mort, etc. C'est dur, douloureux. Nécessaire.

On referme le livre en se disant "plus jamais"... et à Alep, les bombes plongent encore et encore dans les ruines fumantes. Mais là, c'est chirurgical, si, un expert galonné est venu nous l'expliquer.

- Eh, Marcel, remets-moi un petit blanc sec.
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