AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Dixie39


Dés que j'ai compris le thème de ce livre, dont j'ignorais tout, j'ai essayé de le tenir à distance, le tenir en respect :
Pour ne pas qu'il me submerge.
Pour ne pas avoir mal.
Pour ne pas m'identifier.
Pour ne pas pleurer.
Pour ne pas y penser.
Pour ne pas pleurer.
Pour ne plus y penser...

Je suis allée au bout et ai échoué. Ce récit m'a submergé. Laurence Tardieu nous livre cette douleur terrible et inadmissible, sans pathos ni voyeurisme, de la perte d'un enfant : cette hébétude, ce vide, cette distance qui s'infiltre et qui sépare, pour ne plus avoir devant les yeux, la souffrance que l'on a à l'intérieur de soi...
Son écriture est belle. Ce n'est pas juste « bien écrit » ; c'est tout simplement : Juste ! Pas un mot de trop pour engluer la douleur dans un sirop sirupeux qui jetterai l'opprobre sur le dessein de l'auteure : se servir de la souffrance des autres, même fictifs, pour se mettre en valeur. On oublie Laurence Tardieu. Si elle est là, elle est derrière ses mots. Une main posée sur leurs épaules...

« Certains êtres, à mesure que le temps passe, deviennent de plus en plus libres : ils se redressent au lieu de s’affaisser. Il émane d’eux une énergie étonnante. Ils sont lumière pour qui les rencontre. J’aimerais savoir ce qu’ils ont fait des ombres de leur passé. De leurs regrets, de leurs déchirures. Comment ils s’en sont arrangés.
Parce qu’on n’oublie rien, je le sais ce soir. On n’oublie rien. Quand bien même on s’est efforcé du contraire : le passé vit en nous. Masse informe tapie au plus profond de soi, qu’on pourrait croire endormie mais qui veille… Alors, eux, ces êtres de lumière : comment font-ils ? »
Commenter  J’apprécie          764



Ont apprécié cette critique (67)voir plus




{* *}