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Citations sur Poésies (6)

La Mendiante

Le jour fuit, la nuit tombe, et ses ombres glacées
Ajoutent leur tristesse à mes tristes pensées !
Pour moi, tout est besoin, souffrance, isolement,
Mon feu s’éteint, mon corps languit sans aliment,
J’ai froid, j’ai faim. Pourtant du fond de mon asile
J’entends le bruit joyeux des plaisirs de la ville.
Dans ces jours de folie et de brillans loisirs,
Qui pourrait refuser à mes humbles désirs
Le pain qui soutiendrait ma débile existence !
Sortons, et des passans réclamons l’assistance :
Que du moins leur secours m’empêche d’expirer,
Si je puis me résoudre, hélas ! à l’implorer !…

...
Charme de la jeunesse, accords jadis connus,
Beaux jours de mes beaux ans, qu’êtes-vous devenus ?
...
Je ne demandais rien au douteux avenir,
Rien, que de me laisser sans regrets, sans envie,
Suivre le cours obscur d’une paisible vie !
Eh bien ! fortune, amis, espoir, j’ai tout perdu.
Quand je réclame en vain le bonheur qui m’est dû,
Vous, favoris du sort, bercés par la mollesse,
Vous osez m’étaler cet éclat qui me blesse !
Je vis dans la douleur, vous vivez dans les jeux,
...
Ces colliers, ces bandeaux, ces coûteuses parures,
Dont le luxe odieux insulte à mes tortures !
...

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…. Un jour je m’étais amusé à effeuiller une branche de saule
sur un ruisseau, et à attacher une idée à chaque feuille que le
courant entraînait.
CHATEAUBRIAND.

Un songe, un rien, tout lui fait peur.
LA FONTAINE.

L’air était pur ; un dernier jour d’automne,
En nous quittant, arrachait la couronne
Au front des bois ;
Et je voyais d’une marche suivie
Fuir le soleil, la saison et ma vie,
Tout à la fois.

Près d’un vieux tronc, appuyée en silence ,
Je repoussais l’importune présence
Des jours mauvais ;
Sur l’onde froide, ou l’herbe encor fleurie,
Tombait sans bruit quelque feuille flétrie,
Et je rêvais !…

Au saule antique incliné sur ma tête
Ma main enlève, indolente et distraite,
Un vert rameau ;
Puis j’effeuillai sa dépouille légère,
Suivant des yeux sa course passagère
Sur le ruisseau.

De mes ennuis jeu bizarre et futile !
J’interrogeais chaque débris fragile
Sur l’avenir ;
Voyons, disais-je à la feuille entraînée,
Ce qu’à ton sort ma fortune enchaînée
Va devenir ?
...
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LE ROSSIGNOL

Il se méfie du voisinage de l’homme, et cependant il se place
toujours à la vue de son habitation et à la portée de son ouie.
Il chante alors un drame inconnu qui a son exorde, son exposition, ses
récits, ses évènements entremêlés, tantôt des sons de la joie la plus
éclatante, tantôt de ressouvenir amers et lamentables, qu’il exprime
par de longs soupirs.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.


Sur l’azur plus pâle des cieux
Le crépuscule étend son voile,
Des bergers la bleuâtre étoile
Pare son front silencieux.
Des oiseaux le peuple sonore
Suspend ses concerts éclatants,
Seul, un Rossignol chante encore,
De ceux qu’un précoce printemps
Pour nos plaisirs a fait éclore.
Premier né des premiers amours,
Jeune enfant d’un soleil propice,
Qui donc guida ta voix novice
Dans ses mélodieux détours ?
Que dis-je ! as-tu besoin d’un maître ?
Non, non, il t’a suffi de naître.
Semblable aux élus du Seigneur,
Pour chanter tu vins sur la terre,
Sans que ton hymne solitaire
Ait d’autre but que ton bonheur,
D’autre témoin que le mystère.
Mais non ; jaloux d’être écouté,
Tu t’approches de nos demeures,
Et ta timide vanité
S’assure dans l’obscurité,
Compagne nocturne des heures.
Là, si nul bruit n’émeut les airs,
Le chantre de la nuit paisible
Trahit sa présence invisible
Par de mystérieux concerts.
Qu’alors une jeune indiscrète,
Cherchant l’harmonieux chanteur,
Ébranle autour de sa retraite
L’abri d’un rameau protecteur,
Soudain, effarouché, timide,
Déployant son aile rapide,
Il fuit ; et le suivant des yeux,
La vierge, à sa place arrêtée,
Muette, confuse, attristée,
Pleure long temps de ses adieux !…

p.123-124
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Shakespeare (extrait)

[...]
Tremble, César ! la nuit en prodiges féconde
En vain en ta faveur semble ébranler le monde,
Elle n’ébranle point ces cœurs audacieux
Qui cherchent en eux seuls la volonté des Dieux.
Dans cette nuit terrible, à mes yeux se présente
Du second des Brutus la figure imposante.
Brunis ! âme de Rome, honneur de tes aïeux,
Quel dessein redoutable est écrit dans tes yeux ?
Est-ce pour échapper à des pensers funèbres
Que tes pas agités errent dans les ténèbres ?
Fuis-tu de ton pays l’impérieuse voix ?
Ou, tout près d’accomplir ses rigoureuses lois,
Aux regards pénétrants d’une épouse fidèle
Crains-tu de te trahir ?… Écoutons !… il appelle…
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Sonnet

Que de ses blonds anneaux ton beau front se dégage ;
Au ciel, jeune Mary, lève tes grands yeux bleus !
Vois-tu sur l’horizon monter ce blanc nuage,
Dont le soleil naissant teint les flancs onduleux ?

Celui-là dans son sein n’enferme point d’orage :
Riant comme ta vie, et pur comme tes vœux,
Il revêt les couleurs qui parent ton jeune âge,
Les roses de ta joue et l’or de tes cheveux.

Un souffle matinal le berce dans l’espace ;
Mais l’heure fuit, hélas ! et sans laisser de trace
Il va s’évanouir dans un air attiédi !

Oh ! puisse ta jeunesse, innocente et paisible,
Ne livrer, comme lui, dans sa fuite insensible ;
Qu’un azur plus serein aux ardeurs du midi !
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SUR LA MORT DE MADAME DUFRÉNOY (extrait)

[...]

Eh bien, tu l’as voulu, j’ai rempli ma promesse,
J’ai chanté ; dans mon sein étouffant mes soupirs,
Retenant mes sanglots, j’immolai ma tristesse
A tes derniers désirs…

Maintenant laissez-moi dans l’ombre et le mystère
Fleurer les doux avis dont l’espoir m’animait,
L’accueil accoutumé, la voix qui m’était chère,
Et le cœur qui m’aimait ;

Heureuse de pouvoir, dans ma douleur profonde,
Sur sa tombe en secret déposer quelques fleurs,
La regretter tout bas, et dérober au monde
Des yeux mouillés de pleurs !
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