Parfois une doublure remplaçait un acteur, et cela faisait très bien l’affaire. On n’y voyait que du feu. Mais il s’enfoncerait à sortir une chose pareille.
Ça tombait à pic pour quelqu’un qui commençait à avoir soif de salut, à avoir faim d’un vrai sens à sa vie. L’amour formait une nouvelle vague dans son cerveau où surfait dessus en équilibre son retour à l’enthousiasme, au goût d’être, d’être vrai.
Il contenait toute la vie, les rêves et les couleurs de chacun. Le plafond au-dessus de sa tête devenait bleu comme un ciel flambant neuf. Le cœur de Mirabelle battait contre lui, pulsant une puissante vague chaleureuse qui aurait fait passer un champignon nucléaire pour une parodie de l’énergie.
à 70 ans, danser avec une fille de 34, ça cadrait mal avec le paysage habituel. Il s’interrogea sur ce que devaient penser les autres alors que les regards de ses semblables ne l’avaient jamais incommodé de toute sa vie – jamais.
C’est comme entrer dans un décor de cinéma où de belles surprises peuvent arriver sans prévenir.
Faut que je vous dise : j’ai le béguin pour Andrée. En fait, je dirais même que je l’aime. Non, je sais, vous allez me dire, et Mirabelle ? Mais Mirabelle, elle en aime un autre, je l’ai entendu parler de son D.J, c’est une perte de temps pour moi. Andrée, elle, a presque le même âge que moi, elle est bientôt retraitée. Sauf que j’aimerais bien savoir m’y prendre.
Le miracle tient dans un format cinéma, pas dans la vraie vie. La vraie vie tue la magie comme l’eau dissout le sel. Ces lois sont immuables.
Certaines choses, parfois, se passent de commentaires. Mieux vaut laisser le mystère planer sur certaines affaires.
Il avait accompli un acte héroïque que nul n’avait jamais osé tenter. Il avait joué un évadé ! Il l’avait fort bien joué. Cette reconnaissance avait beau être de la petite monnaie, il s’en contenta largement. Voir les choses sous cet angle, c’était pouvoir retrouver un air de dignité : on l’admirait quand bien même même ce fut en silence. Il n’était plus vraiment perçu comme un pensionnaire marginalisé. Un acteur, n’était-il pas un être sevré d’affection en quête constante de gloire sur laquelle le soleil ne se couche jamais ?
Valait mieux un grand coup que de petites tapes guimauves qui n’avaient pas d’allure. Au moins, ça serait plié et on passerait au plan suivant.