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Critique de Foxfire


« Dans la toile du temps » avait été un énorme coup de coeur. Preuve en est, cette suite, n'a pas pris la poussière sur mon étagère pendant des années. A l'issue de ma lecture, il y a quelques jours, j'étais un peu déçue. Mais, après avoir un peu digéré ce pavé foisonnant, je le réévalue à la hausse. C'est un bouquin qui gagne sans doute à chaque relecture, mais ça c'est l'avenir qui le dira.

Même si depuis la fin de ma lecture quelques jours se sont écoulés, mes réflexions vis-à-vis de ce roman sont encore un peu confuses et cela va sans doute se ressentir dans mon billet. « Dans les profondeurs du temps » est un roman complexe et foisonnant. Et c'est peu de le dire. Tchaikovsky propose une intrigue sophistiquée avec plusieurs ramifications. « Dans la toile du temps » utilisait déjà le principe des deux lignes narratives croisées, d'un côté celle des humains, de l'autre celle des araignées. « Dans les profondeurs du temps » va plus loin dans la double narration. On suit une tentative de terraformation se déroulant plusieurs générations avant la seconde ligne narrative qui suit une expédition menée par les descendants des humains et des araignées du 1er roman. L'intrigue est donc plutôt complexe et m'a un peu déroutée. Je l'ai trouvée parfois un peu difficile à suivre et j'ai parfois eu l'impression que le récit était confus et brouillon. En y repensant quelques jours après, ce sentiment s'estompe un peu et le récit m'apparait au contraire comme particulièrement maîtrisé mais très exigeant et demandant une forte implication de son lecteur.

L'auteur aborde une nouvelle fois de nombreux thèmes passionnants, en premier lieu la communication. Comme dans le roman précédent, cet aspect est vraiment passionnant. Tchaikovsky, tout en abordant le même sujet, parvient à ne pas se répéter et à proposer des développements autour de ce sujet nouveaux et originaux.
Le récit brasse plusieurs genres. « Dans les profondeurs du temps » tient du space opera, du récit de contact extra-terrestre, le tout avec un soupçon de hard-SF et une bonne dose de thriller horrifique. le récit est donc foisonnant, riche, presque trop. Il y aurait eu de quoi faire plusieurs romans avec tous ces registres, tous ces arcs narratifs. C'est cette luxuriance narrative qui m'a sans doute donnée ce sentiment de trop-plein mais ce serait tout de même un comble de reprocher à un auteur sa générosité. D'autant plus que, si l'ensemble donne l'impression de partir dans tous les sens et demande une concentration sans faille, chaque registre est bien maîtrisé et donne lieu à des développements intéressants. La palme revenant au côté thriller horrifique qui m'a fait penser à «the thing » de Carpenter mais qui se déroulerait sur plusieurs générations sans pour autant perdre en suspense ni en sentiment d'urgence.

Le seul point que je ne réévalue pas à la hausse après digestion du roman, c'est le côté émotionnel. Par rapport au 1er roman, il m'a vraiment manqué quelque chose. « Dans la toile du temps » avait réussi à me toucher, à m'émouvoir, voire à me bouleverser. Ce n'est pas le cas de « Dans les profondeurs du temps » qui n'est pas parvenu à me remuer le coeur. Je pense que cela vient du fait que ce second volet manque de personnages vraiment attachants. Dans le 1er roman, j'étais tombée sous le charme des araignées. Portia, Fabian et les autres étaient, contre toute attente, de formidables personnages qui suscitaient des émotions. Les personnages de « dans les profondeurs du temps » sont intéressants mais m'ont laissée assez indifférente. J'ai trouvé que ce second volet s'adressait plus au cerveau qu'au coeur et la dimension émotionnelle m'a manquée.

« Dans les profondeurs du temps » est un roman qui se mérite, qui demande une grande implication du lecteur. Moins immédiatement séduisant que son prédécesseur, ce second volet est plus brillant, encore plus intellectuellement stimulant. Mais il m'a manquée un brin d'émotion pour emporter mon adhésion totale.
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