J'aime beaucoup les
nouvelles de
Tchekhov. Ce sont de petits instantanés de la vie quotidienne des gens. de banales histoires en somme… Mais croquées sur le vif avec une telle dextérité qu'elles font jaillir l'essence de la vie humaine.
Toutes les
nouvelles de ce recueil, qui en compte neuf, ne sont pas d'égale qualité. Je ne vais pas entrer dans le détail mais je dirais brièvement que la première nouvelle, et la plus longue, Une banale histoire : fragment du journal d'un vieil homme, malgré toute la finesse et la sensibilité de l'écriture, m'a passablement ennuyée par moment. Etonnement, mes préférences sont allées aux plus courtes d'entre elles comme par exemple :
La dame au petit chien pour l'imprévisibilité du sentiment amoureux, Anna au cou pour l'inversion des rapports dans le couple, On ne cache pas une aiguille dans un sac pour son ambiguïté, Un désagrément pour les rapports au travail.
Sans être gaies, tant s'en faut, ces
nouvelles sont malgré tout plus « douces » que d'autres que j'ai pu lire précédemment, notamment sur
les moujiks. Les thèmes sont variés : amour, infidélité, solitude, vanité dans les relations professionnelles ou familiales de personnes plus ou moins instruites. Mais la plupart du temps, il y est question de vies insatisfaites pour une raison ou une autre.
Ce que j'apprécie particulièrement dans l'écriture de
Tchekhov, c'est la simplicité, la lucidité et la justesse avec lesquelles il décrit les rapports humains, sans apporter aucun jugement moral. Il parvient à faire ressortir avec d'autant plus de force la complexité des comportements humains, leurs travers et leurs qualités. Si le contexte social a changé, ses
nouvelles, en tout cas celles-ci, restent très modernes et universelles.