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Critique de PatriceG


Zinotchka
Nouvelle écrite en 1887
Anton Tchekhov (1860-1904)
Ce sont les années où Anton écrit beaucoup de nouvelles. Il est à l'aise (gonflé à bloc par le succès). Anton Tchekhov me fait penser à mon chien (en tout bien tout honneur) qui ne savait pas qu'il pouvait aboyer, et le jour où il apprit cela, il donna de la voix ; ce n'est pas venu comme cela, une fois, ayant convenu de ce nouvel attribut, il fallut qu'il accorde son violon. Etait-ce un signe d'attardé mental, je ne le pense pas, c'est une race qui aboie très peu, silencieuse. Eh ben pour Anton, il a fallu qu'on lui dise un jour qu'il écrivait remarquablement bien pour que la machine s'emballe ! "Vous vous rendez coupable d'un grand pêché moral si vous ne répondez pas à ces espérances", lui écrivit donc une personne bienveillante, en vue dans la société. Ce devait être dans les mêmes eaux où il apprit qu'il était atteint d'un mal quasi-incurable à l'époque.

Que nos auteurs qui ne savent pas ce que c'est qu'un rythme enlevé de bout en bout prennent exemple sur cette nouvelle
Dans le sens russe de la nouvelle, c'est une petite histoire, si elle était plus longue, ce serait un roman.. On sent à chaque page que Zinotchka peut très bien s'étoffer, mais on voit que l'auteur a son idée en tête bien amarrée, elle repose sur un thème essentiel, celui de l'amour-haine, haine qui est juste le contraire mais qui aurait très bien pu se renverser en amour. Mais voilà, quand les deux frères Pétia et Sacha entrent en jeu, Pétia a 8 ans et Sacha est étudiant. Et quand ils se retrouvent seuls dans leur belle maison de famille à la campagne où le père est parti à la chasse, et la mère partie faire ses emplettes à bord d'une calèche, les deux frères avec la jeune gouvernante, ça ne va pas le faire. le narrateur a beau dire que Pétia fait plus que son âge, il a toujours 8 ans, et en principe quand on est jeune, on va avec les jeunes de son âge, et c'est ainsi que Pétia qui vouait presqu''un sentiment amoureux pour Zinotchka, va être refait quand il va surprendre la jeune gouvernante et son grand frère en train de s'embrasser, de s'enlacer à deux pas de la maison dans un fourré ..Et plutôt que d'en prendre son parti, Pétia va utiliser cette indiscrétion comme un petit pouvoir et commencer à faire chanter la maisonnée, à haïr son frère, et Zinotchka. La mère apprenant la chose va congédier la gouvernante.
On apprendra après que Pétia n'aura aucun état d'âme quand il reverra plus tard la gouvernante qui reviendra dans la famille, mais ça c'est à lire...
Sentiment flottant ici cet amour près de la haine, et la haine près de l'amour, on a presque l'impression qu'il se joue la même partition, juste un décalage de l'âge qui fait que les choses se font et ne se font pas . Si ce n'était cette histoire, on entendrait les mouches voler dans cette maison cossue. L'auteur n'a l'oeil concentré que sur cet épisode, comme une pièce, un acte, mais on sait que Tchekhov est passé maître dans l'exercice.
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