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Critique de wellibus2


J'étais nu pour le premier baiser de ma mère, c'est le titre qui a été choisi pour ces oeuvres poétiques complètes. Il s'agit d'un vers du poète, tiré du recueil Epitomé (page 182 dans la présente édition). L'avantage, avec un recueil de poésie, c'est qu'on est complètement libre de l'aborder comme on le souhaite, selon sa fantaisie, selon le temps dont on dispose, selon la résonance que tel poème produira en nous, tandis qu'on bourdonnera autour de tel autre poème, sans s'y arrêter vraiment. Il y a des textes qui toucheront notre sensibilité plus que d'autres. Il y a des poèmes avec lesquels on aura envie d'entamer un dialogue, parce qu'on veut en savoir plus, parce que la compagnie de ce poème nous plaît... Les poèmes sont comme de petits personnages, et nous ne nous comporterons pas de la même manière avec chacun d'eux : affinité avec celui-ci, complicité avec celui-là, malentendu avec tel autre, cordialité avec un autre encore sans que celle-ci aboutisse à une franche amitié
Bref, c'est un monde tout peuplé de personnages aussi différents les uns que les autres que nous offre Tchicaya U Tam'si dans ses recueils de poésie. Mais, aussi nombreux soient-ils, il y a comme un air de famille qui se dégage de certains d'entre eux. Chaque recueil a une teneur particulière, une odeur, mais il peut y avoir plusieurs odeurs dans un même recueil. Ainsi, laissez-vous guider par votre nez, humez, humez ces textes sans modération ! Ne vous laissez surtout pas influencer par la réputation de poète ''hermétique'' qu'on a voulu lui coller.
Tenez, en y mettant mon nez, moi, qu'est-ce que j'ai senti ?
Le mauvais sang est particulièrement inondé par la pluie, une pluie qui, comme dans « Il pleure dans mon coeur », de Paul Verlaine, traduit le mal-être du poète....

Contre les morsures de la vie, le poète s'est forgé une cuirasse : les mots. Ils sont emplis de sa ferme volonté de rester arrimé à la vie, à tout ce qui fait sa noblesse. le poète souhaite avoir « un bec d'acier / pour disputer (son) corps aux ans. » (page 200).
Ainsi des images fortes s'impriment dans la mémoire du lecteur à la lecture de chaque recueil, entre autres : les blessures, dans le Mauvais sang ; le fleuve dans Feu de brousse ; le Congo, le fleuve comme le pays, dans A triche-coeur, le Christianisme et Lumumba dans Epitomé ; l'amour dans Arc Musical, la mort dans le Ventre..

http://valetsdeslivres.canalblog.com
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