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3,84

sur 113 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai été attirée de suite par la forme originale de ce petit bouquin de 60 pages qui ressemble à un passeport. L'auteur, Janne Teller, a rédigé ce texte en 2001, paru alors dans une revue à l'usage des enseignants danois, alors que le débat sur l'immigration faisait rage au Danemark. Née à Copenhague en 1964 de parents immigrés austro-allemands, elle sait mieux que quiconque que la vie peut basculer du jour au lendemain en raison d'événements extérieurs.

Par ce court récit et un terrible changement de perspective, elle cherche à nous mettre dans la peau d'un immigré occidental et nous faire comprendre qu'on peut aussi, un jour, devenir un réfugié.
Par le tutoiement qui s'installe d'emblée, elle plonge le lecteur dans cette probabilité assez effrayante, il faut bien le dire. Pas d'apitoiement, mais une réflexion juste sur nos pratiques, nos schémas de pensées envers ces « immigrés qui profitent de notre hospitalité et ne vivent même pas comme nous ».
L'essai est pertinent et peut-être plus proche de la réalité que de la fiction, hélas. Il pose la question de notre attitude envers nous-mêmes et envers les autres et du sentiment d'empathie dont nous sommes, ou non, capables. Il pointe ce qui, pour des millions de personnes, ressemble au cauchemar quotidien et ne semble plus émouvoir personne dans notre Europe hyper sécuritaire.
Illustré par Jean-François Martin de dessins désincarnés qui renforcent encore le propos, ce texte mérite que l'on s'y intéresse pour susciter débats et réflexions dans nos classes.
Et si ça nous arrivait ?
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Un excellent petit fascicule, 50 pages, format passeport, et ressemblant tout à fait à un passeport européen.
Hélas, toujours d'actualité, voire plus que jamais.

L'auteur interpelle le lecteur, puisque tout le texte est à la deuxième personne du singulier.
Et essaie de nous faire vivre la guerre, non pas de l'extérieur, comme tout ce qu'on peut lire ou voir à la télé, mais de l'intérieur, en supposant que ça nous arrive à nous ici, en France.
Un peu comme les excellents dessins de Zep, suite aux problèmes de réfugiés en cet automne 2015 (TROUVER LIEN ?) mais son a déjà plus de dix ans, et hélas, il n'a pas vieilli.

A lire, et faire lire à tous.
Mais attention malgré sa petite taille, et son format qui fait penser aux "Petite Poche" Magnier, pas pour les enfants, mais à partir de l'adolescence.
A la fois parce que quelques descriptions sont dures, parce que ça pourrait inquiéter beaucoup les enfants plus jeunes. Et aussi parce que sans doute, ils n'ont pas le recul nécessaire pour comprendre combien il s'agit d'une situation "miroir", l'auteur a inversé ce que vivent les réfugiés actuels (je pense par exemple à la situation des couples mixtes).
L'auteur précise en postface que le texte traduit est adapté selon le pays de traduction.
Ce qui permet de "vivre" de l'intérieur ce conflit.
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J'ai tout de suite été attirée par l'objet qui se démarque des autres livres. le sujet est lui aussi assez original et intéressant , mais selon moi c'est un court et un peu "facile". Si la situation s'inversait : la guerre éclate en France et on va se réfugier dans les pays du Maghreb. Une idée original que se soit le format, les illustrations ou le thème mais pas assez exploité.
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"Avec des SI on mettrait
Paris dans une bouteille."

Janne Teller a relevé le défi. Dans son essai "fictionnel", elle met non seulement Paris en bouteille mais également la France et, plus fort, l'Europe entière!

Son postulat de départ est le suivant:
"Et si, aujourd'hui, il y avait une guerre en France... Où irais-tu?"

Dans ce court texte présenté comme un véritable passeport, par un renversement astucieux de la situation géopolitique mondiale, elle s'adresse directement au lecteur, d'où l'emploi du "tu", et l'invite à se mettre dans la peau d'un réfugié politique.

Non pas d'un réfugié syrien, pour coller à l'actualité, mais d'un réfugié français!

Imagine ton pays détruit, ta famille décimée, ta vie menacée, la peur au ventre, l'exil au Moyen-Orient, les camps de réfugiés, le déracinement, la haine, le rejet, l'intégration difficile dans un pays étranger...
Que ferais-tu? Que deviendrais-tu?

Son essai doit être pris comme un passeport pour davantage de tolérance, d'humanisme et de progressisme. Et comme un cri de rappel des fondamentaux: "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits"
et "Agissez envers les autres comme vous voudriez qu'ils agissent envers vous".

Bien sûr, si le récit à la 2e personne invite à se projeter personnellement dans l'autre, il faut bien l'avouer, l'exercice reste quelque peu abstrait... En cause, notre nombrilisme solidement ancré mais peut-être aussi la brièveté du texte qui empêche de se faire progressivement à l'idée...
Toutefois, il a le mérite d'ouvrir le débat et de jeter des ponts vers d'autres textes de fond sur le sujet.

Quant à la forme, ce livre qui a l'aspect et la taille d'un passeport se lit très rapidement. A peine soixante pages entrecoupées d'illustrations explicites de Jean-François Martin.

En conclusion: Un passeport que tous devraient avoir en poche, comme une invitation au voyage vers l'acceptation de l'autre!
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Ce livre au format passeport contient peu de pages et est donc très facile d'accès, même pour des « petits » lecteurs . Il est illustré ; les images, très graphiques, mettent en avant les attributs de la guerre : bombes, soldats, tentes… de façon brute pour percuter autant que les mots. J'introduirais donc ma chronique est disant que ce beau travail éditorial ne m'étonne pas des éditions des Grandes Personnes.

Janne Teller interpelle le lecteur avec l'utilisation du « tu ». le lecteur est mis directement au coeur de l'action et de la réflexion. Il est impossible de se sortir de ce schéma, de prendre du recul. L'utilisation du « tu » nous implique directement.

La réflexion menée est très pertinente. Avec la situation actuelle en ligne de mire, Janne Teller imagine une France qui se bât avec les autres nations de l'UE car elles ne sont plus d'accord sur la façon de la faire fonctionner. Si la guerre était en Europe et que les pays du Moyen-Orient étaient sûrs, si la situation actuelle était inversée… l'auteur oblige le lecteur à se mettre à la place de l'autre, à imaginer la détresse, le déracinement, l'obligation de survivre dans un endroit où l'on ne sera jamais chez soi…
Lien : http://boumabib.fr/2012/08/2..
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C'est un passeport.
Non c'est un livre.
Oui mais c'est un passeport : vers la réflexion. Visa vers l'horreur, visa vers la réalité, visa vers la transposition.
Tout le monde le lit, même ceux qui n'aiment pas lire. Tout le monde le comprend. Tout le monde voit les choses autrement, après. Tout le monde le relit.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Guerre est un essai très bien écrit de Janne Teller avec une portée qui, comme elle le dit, est universelle et intemporelle.
Par son style d'écriture particulier, on se trouve vite emporté par l'essai, par le récit qui s'apparente à un roman dont les personnages ne sont pas souvent nommés. On se retrouve happés et Janne Teller parvient à nous sensibiliser à des sujets tels que la condition de vie en temps de guerre, la condition de réfugié, la problématique identitaire…
Bref, c'est un essai accessible à tous et très instructif que je recommande vivement. En peu de pages, peu de mots, l'auteur parvient à nous sensibiliser à la question polémique qu'est celle de la condition de vie des réfugiés aujourd'hui dans les pays européens.
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Un petit livre-passeport, certes engagé et sans doute politique, parce que nous sommes dans un environnement mondialisé dominé par la politique.
Un livre choc, certes, choquant non, il interpelle, s'adresse à chacun d'entre nous et nous invite « à entrer dans la vie d'un autre », différent de la majorité et de ce fait mésestimé, marginalisé, exclu, rejeté.
Bien sûr, pour les jeunes lecteurs, ce récit nécessite un accompagnement, parce que la guerre est cruelle et abominable, l'exclusion difficile, l'exil une souffrance. Mais il constitue une ouverture très intéressante à la discussion, au débat.
Les événements récents : crise en Syrie, conflits armés et attentats dans plusieurs pays, catastrophes naturelles nous montrent qu'hélas cette fiction apparaît comme de plus en plus réaliste et proche de nous. Se pose alors à chacun, dans ce contexte périlleux, la question de la volonté des individus, des groupes et des nations, à réfléchir à leurs propres identité et culture et à leur capacité d'ouverture aux autres.
Merci à la collègue qui m'a permis de découvrir ce livre, dont je recommande vivement la lecture.
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Un livre qui nous permet de devenir "l'autre" ne serait-ce que le temps de quelques pages.
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« Et si, aujourd'hui, il y avait la guerre en France… Où irais-tu ? Si les bombes avaient détruit la plus grande partie du pays, la plus grande partie de la ville ? Si les murs de l'appartement que tu habites avec ta famille étaient percés de trous, les vitres brisées, le balcon arraché ? » Il te faudrait partir, fuir ton pays, prendre le chemin de l'exil…

L'avis d'Alisée, 11 ans : J'ai beaucoup aimé ce livre. L'auteur, pour nous faire vivre la guerre, et comprendre comment s'est passée la Seconde Guerre mondiale, écrit "tu". Une fois qu'on a lu ce livre, on espère que ça ne se passera jamais ! 

L'avis de la rédaction : De la guerre à l'exil et au pays d'accueil, en passant par le camp de réfugiés, Janne Teller nous propose un passeport (illustré de dessins sobres et beaux) pour un voyage de fiction et une réflexion sur la vie des réfugiés.
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