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Critique de ATOS


ATOS
23 février 2018
«  Dans ces maisons vivent ds gens. Et dans ces gens vivent des maisons ». Coup de foudre de Londres ! Il y a toujours lorsqu'on découvre un univers, et que cet univers se met à vous habiter, il y a toujours ce moment de grâce. La phrase. La phrase qui remplit l'évidance. Il fallait cette phrase, simple belle et pertinente pour qu'instantanément ce que vous pressentiez devienne confirmation, affirmation. J'ai découvert tout d'abord la voix Kate Tempest, J'ai écouté certains de ses titres, entendu ses apparitions scéniques. J'ai tout d'abord été stupéfaite par sa présence. Nouvelle Janis Jolplin ? Ame amie de Patti Smith ? Soeur de Despendes ? Peut -être... Forcément un peu de ça. Et pourtant singulière, spontanée. car force est d'avouer que Kate Tempest, poétesse, rappeuse, née en 1985 dans le sud-est de Londres est une nouvelle EVE : esprit voyant étonnant.
Vous l'aurez compris j'ai adoré ce roman et je suis tombée en amour. Puisqu'il s'agit de corps, d'amour, de mouvement, et de rythme, rien d'étonnant.
« Écoute la ville tomber ». Alors on lit, on écoute et on entend. On voit aussi beaucoup. Et on regarde . Tous ces corps, ces gestes, nos quotidiens, nos possibles et nos impossibles. Ces ambiances de Londres, ses nuits, ses façades, tous ces glissements, ces rencontres, ces quais, ces ricochets, le bruit de ses histoires qui tombent et qui parfois son emporter par le vent.
L'histoire commence comme un road movie et puis ...flash back.
Ils fuient, ils quittent, mais que quittent ils vraiment ? Les salauds ne sont pas vraiment des salauds, la ville, les saints et les maudits, tout est pris dans un mouvement silencieux d'une gravité mélodieuse . le bruit est présent, la musique omniprésente. Et il y a décidément certains petits matins sur Londres qui ressemblent étonnamment à certains tableaux d' Hopper.
«  Dans ces maisons vivent ds gens. Et dans ces gens vivent des maisons ». ….
J'ai pensé aux maisons vides de Louise Bourgeois en lisant ces mots. Ces maisons qui nous habitent, et que nous habitons, ces maisons qui peuplent nos villes. Une ville morte ? Une ville vide d'avoir perdue son âme.
«  Et par ta voix, j'écoute les raisons invisibles pour lesquelles vivaient les villes, et pour lesquelles, peut être bien, après leur mort, elles vivront de nouveau ». Italo Calvino, les villes invisibles.
Et par cette voix j'écoute la ville tomber, certaine, par ce présent, qu'elle vivra de nouveau.
Pour cela il m'a suffit d'entendre Kate Tempest pour ne pas l'oublier.
Astrid Shriqui Garain.
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