Notre société faite de médiatisation à outrance, semble bien souvent pécher par omission dans le traitement de l'information et la Tchétchénie en est un parfait exemple. Notre silence d'occidentaux à l'existence confortable doit lui sembler fort assourdissant !
Quelques initiatives, tel l'appel de
André Glucksmann, dans le Monde en 2006, nous réveillent parfois de notre somnolence !
Malheureusement, le pays, fermé aux ONG et aux journalistes, la censure imposée par le pouvoir autocratique de Moscou, nous laissent en absence totale d'informations et la valeur d'un témoignage comme celui de
Milana Terloeva est inestimable.
Milana décrit la réalité de son pays de manière factuelle et avec une grande simplicité de ton : les ravages humains et matériels de la guerre, la souffrance des populations civiles subissant le meurtre, le viol, la torture, les enlèvements et les disparitions, les destructions des villes et villages. le raffinement de l'horreur est indicible: les camps de filtration, les « fagots humains », les tueries de femmes et d'enfants.
Comment vivre dans un tel monde d'horreurs quotidiennes, comment imaginer y faire des projets, des études, envisager d'y avoir des enfants, de garder une petite flamme d'espoir ? .…Au nom de quelle politique accepter un tel manque d'humanité ?
L'Histoire se répètera donc toujours dans sa réalité la plus noire ?
Milana a eu un parcours de chance : chance de ne pas être tuée, de pouvoir faire des études à l'étranger, de garder intact en elle la puissance de son courage, de sa volonté de vivre et d'espérer, de se battre pour son peuple, si ce n'est pour son pays de plus en plus inexistant.