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Notre société faite de médiatisation à outrance, semble bien souvent pécher par omission dans le traitement de l'information et la Tchétchénie en est un parfait exemple. Notre silence d'occidentaux à l'existence confortable doit lui sembler fort assourdissant !

Quelques initiatives, tel l'appel de André Glucksmann, dans le Monde en 2006, nous réveillent parfois de notre somnolence !
Malheureusement, le pays, fermé aux ONG et aux journalistes, la censure imposée par le pouvoir autocratique de Moscou, nous laissent en absence totale d'informations et la valeur d'un témoignage comme celui de Milana Terloeva est inestimable.

Milana décrit la réalité de son pays de manière factuelle et avec une grande simplicité de ton : les ravages humains et matériels de la guerre, la souffrance des populations civiles subissant le meurtre, le viol, la torture, les enlèvements et les disparitions, les destructions des villes et villages. le raffinement de l'horreur est indicible: les camps de filtration, les « fagots humains », les tueries de femmes et d'enfants.

Comment vivre dans un tel monde d'horreurs quotidiennes, comment imaginer y faire des projets, des études, envisager d'y avoir des enfants, de garder une petite flamme d'espoir ? .…Au nom de quelle politique accepter un tel manque d'humanité ?
L'Histoire se répètera donc toujours dans sa réalité la plus noire ?


Milana a eu un parcours de chance : chance de ne pas être tuée, de pouvoir faire des études à l'étranger, de garder intact en elle la puissance de son courage, de sa volonté de vivre et d'espérer, de se battre pour son peuple, si ce n'est pour son pays de plus en plus inexistant.
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Une autobiographie bien menée par Milana Terloeva qui retrace sa jeunesse dans les deux conflits Russo-Tchétchène durant les années 90/2000.
Un récit politique, un récit déchirant sur les conditions de vie à Grosnie, un récit poignant et triste, un récit barbare, mais malgré tout cette fille est toujours restée courageuse et ne s'est jamais laissée abattre.
Très intéressant.
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un livre qui raconte le quotidien,la réalité de la Tchétchénie entre 1994 et 2006. La guerre. Les atrocités( les fagots humains!!!!!). La faim.La peur.Les départs précipités. Les attentes angoissées.
En Tchétchénie fin 90 les jeunes filles pouvaient se maquiller et porter des collants résille.Qu'en est il aujourd'hui? Force est,en ce qui me concerne, d'avouer que je ne connais rien de ce pays que les massacres à Grozny et que l'alibi poutinien ( empêcher les islamistes radicaux d'étendre leurs pouvoirs)pour " expliquer" l'invasion du pays. Or quand on lit ce livre,on se rend compte ( pour autant fait il le tour de la réalité ?) que cette menace était inexistante au début de l'invasion russe mais a depuis pris de l'ampleur. Ce livre me déroute énormément,car nous avons très peu de renseignements sur ce qui se passe actuellement en Tchétchénie ( je veux dire dans l'organisation du quotidien,quelle place prend le pouvoir russe et quelle place les islamistes,quelle place laissée aux femmes,à l'éducation,qu'en est il de la culture tchétchène ? ) et pourtant ce ne sont pas les moyens d'information, d'investigation,qui manquent. Nous fermons les yeux et nous avons l'oubli facile.
Quand je dis" nous" je parle pour moi ,je viens de me prendre une grande claque dans la figure.
Merci à Milena Terloeva pour ce récit de vie...et de mort...de combat et d'espoir.
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Véritable journal, ce livre relate un conflit actuel des plus sanglants et des plus révoltants.
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Témoignage intéressant et poignant sur la tragédie du peuple tchétchène face au "monstre" russe.. La jeunesse de l'auteure excuse le manque de maîtrise de l'écriture.
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L'histoire d'un vécu, d'un déchirement, d'un amour pour la Tchétchénie martyrisée.
La nécessité existentielle d'en témoigner, de transmettre un espoir.
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Voici un livre qui mériterait d'être beaucoup plus mis en lumière. Un récit qui se lit comme un roman, plein d'humanité :
Milena Terloeva raconte à travers son histoire familiale et son enfance l'Histoire de son peuple : domination tsariste puis sovivietique, déportation,  camps, torture, guerre d'anéantissement. (Encore) un peuple martyr, un peuple qui a eu la malchance de s'établir sur une terre gorgée de ressources convoitées.
Elle raconte de sa hauteur d'adolescente ce qu'elle a vécu, son quotidien tant de fois détruit et reconstruit à l'image de leurs maisons, de leurs villes, de leur pays. Puis ses études en France, son choix de témoigner, malgré la conscience que cela ne changerait pas grand chose. Celui de repartir dans son pays malgré le danger augmenté par son témoignage.

Ce qui me frappe c'est le point auquel l'information concernant la partie contemporaine m'est peu parvenue . Entre 1994 et 2006 je vivais, comme beaucoup, centrée sur mon nombril.
L'histoire de la Tchétchènie n'est pas sans rappeler celle de l'ukraine, et ce recit contient de nombreuses clés pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui (à ceci près qu'aujourd'hui l'Ukraine est soutenue. La Tchétchènie en son temps ne le fut pas) .

Durant ses études de journalisme à science Po, Milena a visité le camp d'Aushwitz, un rescapé juif et une rwandaise survivante du génocide Tutsi y échangèrent  les paroles suivantes :
"- Cela (retouner à Aushwitz) me rend malade. Chaque fois. Mais témoigner est un devoir .  Non pas pour rendre le monde meilleur. Juste pour faire vivre la mémoire de tous ses enfants morts que je porte en moi, Que le souvenir de tous ces petits anges me survive.
- Au Rwanda c'est le sens de nos cérémonies de rescapés  où nous répétons jusqu'à épuisement le nom de nos proches disparus.  Parce que  les oublier serait les tuer une seconde fois."
La journaliste conclu : " Pour ne pas sombrer dans la folie mon peuple doit connaître la souffrance des autres actuelle passée ou éternelle .[...] À travers l'histoire doit se tisser une solidarité des persécutés des gens dont la mort n'émeut pas le reste du monde.

Si votre fibre humaniste est touchée par ces mots lisez le récit de Milana Terloeva afin de permettre à ces sacrifiés de rester vivants dans nos mémoires.

"A travers l'histoire doit se tisser une solidarité des persécuté " . À travers l'histoire ne devrait il pas  se tisser une solidarité de tous envers les persécutés?
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