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Critique de wooter


Attiré à la base par des sushis, mais bien trop fauché pour pouvoir m'en payer, je m'suis rabattu sur l'opé masse critique pour m'offrir du poisson découpé à la japonaise à moindre frais.
Vous connaissez le Fugu ? Ce poisson qui s'il est mal taillé se révèle toxique? Malaise.

Toujours un peu délicat ce type de critique, on vous offre un livre qui à priori devrait vous plaire, puisque vous vous êtes porté volontaire pour le recevoir. Une fois les hypothétiques emplettes terminées, il y a l'attente fiévreuse du tirage au sort, l'euro million du bibliophile, c'est le moment pour recroire en votre divinité favorite et de tenir la porte que vous claquez habituellement à la tronche de votre voisine infecte, ou de donner l'aumône au clochard que vous faites semblant de ne pas voir alors que vous claquez une petite fortune pour soigner un chat qui vous déteste. Une petite semaine pour s'attirer la baraka lors de l'attente pénible du mail annonçant le jugement divin : on passe du statut de quidam défavorisé par la bonne fortune à celui d'élu choisit pour s'exprimer sur un ouvrage qui à besoin de visibilité.
J'ai vécu ça.

Telle une commère de bas étage j'ai guétté le facteur et lui levait le troisième doigt lorsque je revenais bredouille d'un aller-retour vers la boite aux lettres désespérément vide agrémentée d'un autocollant "STOP PUB, SAUF FOIRE AU VIN."

Pitié, petit dieu de la poste, faites que ce démon de facteur ne perde pas cet ouvrage qui me revient de droit.

Et puis c'est l'arrivée, j'extrais l'ouvrage à la superbe couverture d'une enveloppe de papier à bulle que je m'empresse de reluquer. J'ai oublié le synopsis, tant mieux.J'attaque la lecture candide.

C'est l'histoire d'un gonze un peu à la che-ra qui claque son RSA dans un sabre sur le dark web, mais si vous savez, ce sont ces profondeurs abyssales des internets ou vous pouvez trouver tout ce qui se monnaie, y compris de la charentaise tombée du quotidien.
Bon lui il achète un katana, sabre maousse japonais. Après quelques mouvs' foireux, notre apprenti samouraï discount va disloquer sa « merde in china » en effleurant une bibliothèque de marque suédoise.
Il vient de se faire rouler comme un nem chez l'asiat' en bas de chez toi. Qu'à cela ne tienne, il va chercher vengeance en territoire ennemi.

Si le pitch est plutôt chouette, j'ai vite déchanté sur la qualité de la forme, l'écriture un peu facile m'a lassé après une trentaine de pages. La temporalité saccadée m'a foutu en vrac comme une bouteille de mauvais saké. le ramassis de cliché sur l'ensemble des personnages était aussi fadasse qu'un plat asiatique réchauffé de buffet à volonté. Ça sentait le déjà-vu et la sauce miso-gyne.

Je déplore un peu l'absence de travail expurgatoire d'une maison d'édition qui à pourtant publié de la qualité. C'est peut-être laisser un peu trop carte blanche à un auteur pourvu d'un sens aigu de l'imagination, qui aurait gagné à être tempéré ci et là par des remarques bienveillantes pour driver un récit dont le vulgaire et la temporalité agaçante fatigue.

J'adore le déjanté et le foutraque, vraiment, mais je l'ai trouvé ici surfait et mal amené, porté part un héros irrévérencieux sans classe ni éclat. C'est grivois et certains termes choisis et bien amené sont dilués dans une surenchère d'absurde.

Une petite dose de fantastique vient petit à petit ancrer le récit dans une dimension fantasy polluée par un abus de termes japonais qui surdosés s'accordent mal avec la grossièreté des propos et la caricature trop grasse de l'ensemble du casting.

Overdose de japoniaiseries ?

C'est un spectacle d'ombres chinoises joué sous Parkinson avec des moufles.

J'vous épargne le c'était « nippon ni mauvais », je pense juste que je n'ai pas su apprécier à sa juste valeur ce roman qui a su plaire à d'autres.

Pour une dose d'humour et d'action vraiment déglinguée, je m'en retourne vers Tim Dorsey et son inénarrable Serge Storms dans Florida Roadkill, Triggerfish Twist ou le reste de ses aventures.

Je remercie tout de même Les Forges de Vulcain de laisser autant de place à auteurs et récits si éclectiques, et jure que cette parution qui m'a moins plu ne remet pas en cause l'intérêt que j'ai pour le travail qu'ils fournissent.

J'remet donc le hara-kiri à plus tard car vos aventures publiées valent le coup d'être lues.
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