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Critique de Marpesse


Héloïse, ouille! Ca rime avec...? C'est à peu près le niveau du livre.
J'ai eu un mauvais pressentiment dès les premières pages quand, à l'apparition d'Héloïse, l'éminent précepteur Abélard est décrit ainsi :

"on dirait une bite qui se met à bander au milieu d'une paire de couilles" (p. 14)

Et Héloïse laisse voir les poils de son pubis à travers sa tunique transparente, dans l'entrebâillement du jour. Passons... Je me dis que c'est sa façon de dépeindre un coup de foudre, pourquoi pas. Et puis, j'ai lu beaucoup de Jean Teulé avec lesquels j'avais passé un bon moment.

Malheureusement, quelques pages plus tard, on retrouve sous sa plume :

"On devine qu'il bande et que ça lui pétille dans les couilles" p. 22

Je referme le livre et remet la lecture au lendemain, pensant que je suis mal lunée...

Abélard est embauché par le chanoine Fulbert pour veiller à l'instruction de sa nièce. Il habitera dans la même demeure, dans une chambre communicante avec celle de son élève Héloïse. A la première leçon, il la salue en l'embrassant sur la bouche. le lecteur n'a pas à attendre longtemps pour que le récit vire au catalogue de scènes érotiques (je dirais graveleuses) : Héloïse est une traînée qui a sucé beaucoup de monde ; elle se laisse prendre, le "masturbé" lui raconte un peu sa vie. Il décide, pour varier les plaisirs, de la sodomiser. Il aime aussi lui frapper les fesses. Mais Héloïse est une érudite :

"Omnia tu mihi facis, tibi facio" (tout ce que tu me fais, je te le fais)

Et voilà notre Abélard sodomisé durant une heure avec une carotte.

Pour moi, c'en est trop. Ce mythe, symbole de la passion, de l'amour interdit, est purement traîné dans la boue.
Je me demande pourquoi Jean Teulé a fait de ces deux amants ces êtres libidineux, dont on ne sent pas l'amour (j'ai arrêté assez vite, autour de la page 60 quand j'ai vu que cela n'évoluait pas). Qu'il aime raconter le sexe, soit, mais qu'il choisisse son sujet. Bien sûr, la passion implique le sexe et le désir, mais avait-on besoin de ces scènes sans intérêt? J'ai l'impression que l'auteur se fait plaisir. Mais il touche à une légende et il la souille.
J'ai trouvé cela vulgaire, et le livre m'a fait le même effet que l'auteur que j'ai vu en décembre 2014 à la Grande Librairie : gouailleur, sans finesse et grossier.
Je me dis qu'on est bien heureux qu'il ait écrit sur Rimbaud puis Verlaine autrefois, avant cette lubie grasse pour le sexe car on aurait eu droit à du n'importe quoi.
Héloïse, ouille! n'a rien à voir avec ses anciens livres : la légèreté s'est muée en un ton paillard systématique, qui me dérange.

Déçue!

Lien : http://edencash.forumactif.o..
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