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Critique de sf
Voilà longtemps déjà que j'avais envie d'entrer dans l'univers de Jean Teulé qui, à force d'en entendre parler, m'intriguait. Je ne suis pas déçue - l'auteur est bien à la hauteur de sa réputation - et en même temps je dois dire que cette vie de François Villon me laisse un goût d'amertume. Objectivement, je ne peux que reconnaître que j'ai lu ce roman avec entrain et curiosité d'un bout à l'autre, que je me suis laissée « prendre » aux personnages, et à ce Moyen Age si fascinant et si différent de notre quotidien, Moyen Age dont l'auteur a su, je crois, saisir la violence, parfois absurde - tout comme les règles qui tentaient de la juguler d'ailleurs - qui devait y régner… Alors pourquoi ce sentiment d'amertume ? Sans doute ne me résigné-je pas à cette idée que l'horreur - car c'est bien de cela qu'il s'agit, horreur morale bien plus que physique - soit présentée comme la source de la poésie et du talent… Qui plus est quand cette horreur est choisie et non subie : je crois que je ne peux pardonner à ce François Villon de trahir celle qu'il aime, la belle Isabelle de Bruyère, en la faisant violer par une bande de malfrats dont il veut faire partie, et dont il se séparera au final bien vite… A quoi bon ? Cela ne fait pas sens… et sans doute est-ce là l'essentiel au fond. Amertume donc… mais probablement est-elle la preuve que ce roman historique qui dérange est d'une redoutable efficacité.
