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Critique de Tachan
Avec Kirihito, je poursuis mon exploration des oeuvres majeures de Tezuka que je découvre ou redécouvre grâce aux nouvelles éditions sublimes de Delcourt-Tonkam. Nous avons ici un beau bébé de plus de 800 pages qui réunit l'intégrale de la série, soit 4 tomes dans l'édition originale et autant vous dire qu'il s'en passe des choses !
Nous y suivons le jeune médecin, Kirihito Osanai, qui est envoyé dans la campagne profonde afin de boucler sa thèse sur une mystérieuse maladie qui touche un des patients de l'hôpital où il travaille. Sauf que l'on découvre très vite que c'était surtout un moyen pour son professeur de l'écarter et de lui voler la vedette afin de se faire élire chef de l'ordre des médecin sur une fausse théorie que Kirihito aurait pu réfuter. Il se retrouve alors victime à son tour de cette maladie, privé de ses amis et liens affectifs et éloigné de sa passion pour la médecine.
Dans ce titre, Osamu Tezuka se fait plaisir à mettre en scène une homme simple confronté à un événement qui sort de l'ordinaire. On pourrait croire au début qu'on va tomber dans une histoire s'approchant du fantastique comme dans sa saga Vampire, mais ce n'est pas du tout le cas. Ici, l'auteur prend le contre-pied de ce qu'on attend et nous livre au contraire une histoire terriblement humaine.
En effet, ancien étudiant en médecine, il se livre ici à une véritable charge contre cette institution, montrant combien elle peut être corrompue et malveillante, allant même jusqu'à tromper ses propres patients et certains médecins pour imposer de fausses idées. La charge est conséquente mais c'est d'autant plus passionnant que cela donne ici un petit côté thriller à l'intrigue qui n'est pas négligeable.
En plus de cela, l'auteur met en scène un véritable road trip ou plutôt chemin de croix pour son héros, qui suite à son infection tombe un peu de Charybde en Scylla au fil de ses aventures et rencontres. C'est l'occasion de parler de la misère sociale, de l'esclavage moderne mais aussi de discrimination, de ségrégation, de racisme, de violences ordinaires, de viols, etc, le panel est large. Pour autant, on pourrait croire que cela donnerait une intrigue décousue mais en fait tout se tient et on suit avec plaisir les aventures de cet homme en quête de salut.
En parallèle de ça, Tezuka a eu le génie, ici, de créer toute une panoplie de personnages forts charismatiques servant à merveille l'histoire, même les personnages secondaires, et peut-être en nombre plus réduits que dans d'autres titres ce qui a permis de mieux s'y retrouver. Ainsi, j'ai adoré détester le professeur de Kirihito, ainsi que son compagnon médecin terriblement ambigu, violeur et défenseur des opprimés en même temps. Les personnages féminins m'ont interpelée. Tezuka cherche à en faire des modèles de femmes fortes, qui savent ce qu'elles veulent et qui pour certaines luttent contre les traditions. Mais en même temps ce sont des femmes qui ne semblent pas savoir vivre sans un homme dans leur vie auquel elles sont quand même très soumises ou du moins dont elles sont très dépendantes.
Du côté des dessins, c'est un festival ! On se retrouve avec des compositions graphiques plus géniales les unes que les autres, des découpages cinématographiques bluffants, et un dynamisme et une originalité incroyables une fois de plus chez cet auteur. Si seulement les dessinateurs actuels de tous horizons pouvaient s'en inspirer !
Pour conclure, ce titre se hisse une nouvelle fois au rang de coup de coeur pour moi. Il fait partie des meilleurs titres de Tezuka que j'ai pu lire avec MW. Je trouve le mangaka bien meilleur dans des formats plus courts comme ici. Ses histoires sont passionnantes à suivre, elles frappent fort, il ne tergiverse pas et va à l'essentiel. En même temps, il nous surprend et nous marque. Sa revisite de la lycanthropie est à noter dans les annales. Je recommande ce titre à tous les fans de Tezuka mais également à ceux qui souhaiteraient le découvrir avec un titre court et efficace.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Nous y suivons le jeune médecin, Kirihito Osanai, qui est envoyé dans la campagne profonde afin de boucler sa thèse sur une mystérieuse maladie qui touche un des patients de l'hôpital où il travaille. Sauf que l'on découvre très vite que c'était surtout un moyen pour son professeur de l'écarter et de lui voler la vedette afin de se faire élire chef de l'ordre des médecin sur une fausse théorie que Kirihito aurait pu réfuter. Il se retrouve alors victime à son tour de cette maladie, privé de ses amis et liens affectifs et éloigné de sa passion pour la médecine.
Dans ce titre, Osamu Tezuka se fait plaisir à mettre en scène une homme simple confronté à un événement qui sort de l'ordinaire. On pourrait croire au début qu'on va tomber dans une histoire s'approchant du fantastique comme dans sa saga Vampire, mais ce n'est pas du tout le cas. Ici, l'auteur prend le contre-pied de ce qu'on attend et nous livre au contraire une histoire terriblement humaine.
En effet, ancien étudiant en médecine, il se livre ici à une véritable charge contre cette institution, montrant combien elle peut être corrompue et malveillante, allant même jusqu'à tromper ses propres patients et certains médecins pour imposer de fausses idées. La charge est conséquente mais c'est d'autant plus passionnant que cela donne ici un petit côté thriller à l'intrigue qui n'est pas négligeable.
En plus de cela, l'auteur met en scène un véritable road trip ou plutôt chemin de croix pour son héros, qui suite à son infection tombe un peu de Charybde en Scylla au fil de ses aventures et rencontres. C'est l'occasion de parler de la misère sociale, de l'esclavage moderne mais aussi de discrimination, de ségrégation, de racisme, de violences ordinaires, de viols, etc, le panel est large. Pour autant, on pourrait croire que cela donnerait une intrigue décousue mais en fait tout se tient et on suit avec plaisir les aventures de cet homme en quête de salut.
En parallèle de ça, Tezuka a eu le génie, ici, de créer toute une panoplie de personnages forts charismatiques servant à merveille l'histoire, même les personnages secondaires, et peut-être en nombre plus réduits que dans d'autres titres ce qui a permis de mieux s'y retrouver. Ainsi, j'ai adoré détester le professeur de Kirihito, ainsi que son compagnon médecin terriblement ambigu, violeur et défenseur des opprimés en même temps. Les personnages féminins m'ont interpelée. Tezuka cherche à en faire des modèles de femmes fortes, qui savent ce qu'elles veulent et qui pour certaines luttent contre les traditions. Mais en même temps ce sont des femmes qui ne semblent pas savoir vivre sans un homme dans leur vie auquel elles sont quand même très soumises ou du moins dont elles sont très dépendantes.
Du côté des dessins, c'est un festival ! On se retrouve avec des compositions graphiques plus géniales les unes que les autres, des découpages cinématographiques bluffants, et un dynamisme et une originalité incroyables une fois de plus chez cet auteur. Si seulement les dessinateurs actuels de tous horizons pouvaient s'en inspirer !
Pour conclure, ce titre se hisse une nouvelle fois au rang de coup de coeur pour moi. Il fait partie des meilleurs titres de Tezuka que j'ai pu lire avec MW. Je trouve le mangaka bien meilleur dans des formats plus courts comme ici. Ses histoires sont passionnantes à suivre, elles frappent fort, il ne tergiverse pas et va à l'essentiel. En même temps, il nous surprend et nous marque. Sa revisite de la lycanthropie est à noter dans les annales. Je recommande ce titre à tous les fans de Tezuka mais également à ceux qui souhaiteraient le découvrir avec un titre court et efficace.
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