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Critique de HT


HT
15 janvier 2014
L'écrivain Paul Théroux réalise au début des années 1970 un voyage de plus de 4 mois, quasi intégralement en train, qui le mène de Londres à Singapour, puis au Japon, avant de regagner l'Angleterre via le Transsibérien. Il s'arrête parfois quelques jours pour faire un peu de tourisme ou donner des conférences sur la littérature, et décrit les brèves rencontres faites à bord des dizaines de trains qu'il emprunte.

Attirée par l'aura d'ouvrage culte de « Railway Bazaar » dans la littérature de voyage, j'ai été plus que déçue par cette lecture, que j'ai finie aux forceps. A quelques exceptions près, je n'ai pas appris grand-chose sur les pays traversés, par contre j'ai dû subir par le menu la description des trains, des couchettes, des wagons restaurants, des gares, et autres détails qui s'avèrent vite répétitifs s'ils ne sont pas soutenus par un fil narratif plus captivant.

Theroux est paraît-il réputé pour son humour et son ironie, mais ce que j'ai retenu c'est par-dessus tout son aptitude à livrer des jugements péremptoires sur des peuples ou des pays entiers, quasiment sans être descendu de son wagon de train. J'ignore à quel degré on est censé lire des phrases telles que : « Il était bengalais, et les Bengalais sont la race la plus alerte que j'ai rencontrée en Inde. Ils sont toutefois irritables, bavards, dogmatiques, arrogants et dénués d'humour, pérorant avec une habileté malveillante sur tous les sujets ou presque (…) » ; ou encore, à propos du Laos, où il n'a pas passé plus de 3 jours : « Ce qui était surprenant était qu'il [le Laos] existât, et plus j'y pensais, plus je voyais là une forme inférieure de la vie, tout comme le planaire qui louche ou l'amibe – le genre de créature qui ne peut mourir, même lorsqu'on vous la découpe en lamelles. ».

Chez les écrivains voyageurs que j'ai appréciés, il y a souvent de la modestie, de la retenue, une envie de comprendre ce qu'il y a derrière la surface des choses. Theroux au contraire m'a paru se complaire à rester à la surface, prisonnier de son wagon de train, de son assurance et de son goût pour les jugements à l'emporte-pièce.
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