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Critique de Gwen21


Je sors globalement très déçue de la lecture de ce thriller et clairement déçue d'être déçue car ma précédente (et première) rencontre avec Franck Thilliez - la nouvelle "Hantises" - avait été 100% positive.

Déjà, j'ose dénoncer une certaine pauvreté stylistique - pour ne pas dire une pauvreté stylistique certaine - qui m'a donné l'impression, très désagréable, d'un roman écrit à la va-vite, comme si l'auteur devait honorer une deadline donnée par son éditeur pour coller à sa stratégie commerciale. Deux exemples suffiront à illustrer mon propos :
1/ "Le véhicule de Lucie, accompagnée de Nicolas, traçait la route, jouant du gyrophare dès que possible, suivi par celui de Levallois et Robillard".
2/ "La campagne alentour était parfaite, verte et jaune, animée d'arbustes et d'herbes sauvages".
Eh oh, dans la salle, levez les mains, est-ce que je suis la seule à trouver ce genre de phrases mal construites, maladroites, affligeantes et pas même dignes de figurer dans la rédaction d'un collégien ? Et bien, en ce qui me concerne, 624 pages de cette prose, ça a durement éprouvé mon petit cerveau...

Après la forme, le fond.

***ALERTE SPOILERS***
Sincèrement, je me suis ennuyée les 3/4 du livre. le dernier quart, certes plus rythmé, m'a paru très prévisible. La soudaineté de la relation entre Camille et Nicolas est peu crédible et le côté "couche-culotte" du couple Franck/Lucie totalement horripilant.

Désolée d'être aussi brutale mais cette surenchère dans le gore et l'horreur, à quoi sert-elle sinon à créer du sensationnel de roman de gare ? le thème est pourtant bien trouvé (ouais, un bon point, on applaudit !) : le trafic d'organes et la plongée glauque dans le passé de la junte argentine, alors j'ai du mal à comprendre ce besoin d'en faire toujours plus, jusqu'à verser dans l'incohérence. Quel besoin, par exemple, de faire du reporter Mickaël Florès le jumeau d'un des bourreaux ? L'histoire se tenait très bien sans ça et aurait gagné en vraisemblance.

Autre incohérence vraiment dérangeante au cours de ma lecture : le barrage linguistique. Franck est envoyé en Argentine pour enquêter. Idée pas mal du tout, ça donne une dimension internationale à l'enquête. Mais l'ex-commissaire avoue ne parler ni espagnol ni un anglais correct, or, il pige les explications, parfois super techniques, de tous ses interlocuteurs dont il est précisé qu'aucun ne parle correctement anglais non plus...

Et vous parlerai-je de ce propriétaire qui affirme aux enquêteurs que son locataire (un psychopathe) était très propre sur lui, irréprochable, avant de sortir du placard des tableaux de dissection anatomique qu'il a laissés dans le logement (et que lui-même a tenu à conserver !?), d'avouer qu'en fait il ne le voyait jamais car il déposait son loyer en liquide dans sa boîte aux lettres, qu'il ne parlait à personne, qu'il était très introverti, et qu'en résumé, après réflexion, il n'était peut-être pas si sain d'esprit que ça... Tu m'étonnes, mec, il séquestrait des victimes dans des galeries souterraines !

Bref, je m'arrête là, je pourrais continuer mais ça présente peu d'intérêt. Triste à dire mais pour moi, un bon thriller ou un bon polar, c'est d'abord un page-turner, un récit qui me happe pour ne plus me lâcher jusqu'à l'issue de l'intrigue. Or, avoir mis trois longues semaines pour venir à bout de celui-ci, ça veut tout dire.


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