Les brumes du Caire

Tout le monde a été jeune. Quand j’avais vingt ans…

Le monde semblait connaître une fuite d’eau et être si épuisé d’en porter le poids qu’il se soulevait à peine de l’obscurité pour replonger aussi vite dans le crépuscule.

Au départ vivre seul demande un peu de détermination. Ensuite c’est facile.

Chaque homme a ses contradictions.

Le désert est une tombe unique et immense, sans inscriptions.

La mémoire ressemble un peu à un découpage, en fait, une activité inoffensive à laquelle on m’encourageait à m’adonner petite fille, quand j’étais malade, et qui consiste à coller et à assembler des morceaux d’images pour former un paysage en relief.

Je passe trop de temps à penser à moi-même. Cela arrive, quand on est seul depuis longtemps.

...effacer leur quotidien juste quelques jours ou quelques heures et lui substituer une autre vie, remplie de rires, de filles et de parfum.

On est chacun la personne qu’on est et on doit essayer d’être cette personne entièrement, pas quelqu’un d’autre.

Les souvenirs avaient une façon de changer et d’accélérer qui les transformait en films d’horreur de ce qui aurait pu lui arriver. Elle en avait la chair de poule et se tortillait sous ses couvertures pour essayer de les faire disparaître.