AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sachenka


Le roman Les collines d'eucalyptus s'ouvre sur Tranh, chétif, qui regarde à travers les barreaux de sa prison au Vietnam. Les pages qui suivent donnent un aperçu des dures (et parfois inhumaines) conditions dans lesquelles se trouvent les prisonniers. Puis, on a droit à l'histoire de quelques uns d'entre eux, à ce qui les a menés dans ce trou à rats. Sur le coup, c'était un peu déstabilisant, j'avais l'impression que ça allait dans tous les sens. Puis, après une centaine de pages, peut-être un peu plus, la narration revient – enfin! – sur Tranh et elle reste concentrée sur lui jusqu'à la fin. Ce type qui semble si poli, si sage, qu'on se demande bien comment il a pu se retrouver en prison. C'est alors que commence réellement l'histoire. Sa jeunesse puis l'adolescence, où il découvre les émois de son homosexualité, dans un Vietnam de l'époque où les écarts à la norme, les «déviances» ne sont pas tolérées. Ces moments comptent parmi mes préférés. Bref, une belle histoire d'amour se dessine entre le jeune homme et Phu Vuong, le fils du poète-itinérant, un amour intense et destructeur qui le conduit vers sa perte.

Les collines d'eucalyptus est un roman agréable à lire, quoique un peu long. Il eut certes gagné à être raccourci, ne serait-ce que les parties concernant les autres prisonniers, même si elles étaient intéressantes. (Peut-être qu'elles auraient pu constituer un recueil de nouvelles?). D'autres parties auraient pu être abrégée, aller à l'essentiel, je pense à l'épisode de Dalat, à l'histoire de Tïen Lai, etc. Pour tout le reste, je suis preneur. Toutefois, ces parties, elles permettent au lecteur de voir différents portraits, de se faire une tête plutôt juste du Vietnam communiste des années 1980. Un Vietnam à mi-chemin entre traditions et travail, tristesse et espoir, résignation et résilience. Bref, un joli roman. À la fin se trouve l'épilogue, dans lequel l'auteure Thu Huong Duong explique que ce roman est une tentative d'expliquer la disparition de son neveu. Il me semble que, avoir su cette information dès le début, cela aurait eu un impact sur ma lecture. Dans tous les cas, je l'aurais entrepris différemment.
Commenter  J’apprécie          380



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}