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Critique de AurorePoupidou


Le Journal de l'm'a été proposé dans le cadre de "Masse critique". J'ai accepté car le sujet a piqué ma curiosité: Lolita de l'autre côté du miroir, Lolita raconté par elle-même. Attaquer ainsi l'oeuvre de Nabokov me semblait particulièrement casse-gueule mais à la fois terriblement intrigant.

Me voici donc avec ce magnifique livre-objet dans les mains. le livre en lui-même, l'objet, est vraiment très beau. Une couverture enluminée et embossée. Sobre, délicat, épuré, superbe.

J'ai commencé le roman avec appréhension, non sans raison. Les cinquantes premières pages m'ont semblé un supplice... Plongé au coeur de l'horreur, le lecteur reste terrassé... On démarre logiquement l'histoire au moment ou Humbert Humbert va chercher Dolores Haze à son camp de vacances, suite à la mort de sa mère. le récit vu par Lolita est sombre et glaçant. Elle est la victime d'un pervers pédophile auquel elle n'a d'autre choix que de s'attacher, au risque d'être abandonnée.

Ensuite le récit devient un peu plus respirable. Lolita, dépeinte comme une écervelée capricieuse et revêche dans la vision d'Humbert Humbert dans l'oeuvre de Nabokov apparait ici comme une très jeune fille forte, remplie d'espoirs, qui grandit beaucoup trop vite et qui porte sur le monde un regard acéré et lucide, à la fois cynique et poétique.

L'écriture est poignante mais ne sombre pas dans le pathos. Ce que me laissaient craindre les 50 premières pages s'est vite dissipé. Lolita vit des atrocités et va de désillusion en désespoir, mais elle ne perd jamais sa rage de vivre et l'espoir de s'en sortir un jour.

La société américaine bien pensante de l'après-guerre est dépeinte avec une certaine férocité. Tout le monde sait mais personne ne veut voir. Ce qui, au final, est la double-peine de toute jeune victime.

Un sujet effectivement vraiment casse-gueule, mais un défi relevé avec brio par Christophe Tison.
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