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Critique de Asterios


Lolita de Nabokov m'avait dérangé, interpellé, intrigué de part l'ambivalence des sentiments suscités qui s'opposent dans l'approche du personnage de Humbert Humbert. Tout le livre est construit à travers son regard et Dolorès n'existe que par lui. C'est vrai que je ne m'étais jamais demandé ce qu'aurait pu être cette histoire racontée par la victime. C'est pourquoi quand il m'a été proposé de lire ce livre dans le cadre des masses critiques j'ai tout de suite sauté sur l'occasion.

Il s'agit bien ici de l'histoire de Lolita (Dolorès), de kidnapping, de viol, d'abus de pouvoir, de manipulation sur une jeune fille de douze ans dont la mère vient de décéder et qui est en totale dépendance affective et matérielle, aspect sur lequel d'ailleurs "Hum" jouera tout au long de leur cavale. On retrouve ce Humbert charmeur qui exprime son amour, et cette Lolita qui résiste à sa façon en gardant pour elle toutes ses émotions et ses ressentis

L'histoire est retranscrite à la manière d'un journal qui court sur plusieurs années et qui permet de mettre en lumière l'évolution intellectuelle de Lolita, son cheminement de la dépendance à la liberté qu'elle sera bien obligée de se bâtir à la force de son caractère déterminé .

Bien que fortement présent dans la première partie du livre Humbert laisse pleinement la place à Dolorès dans la deuxième partie, à partir de sa fugue. L'auteur propose ici de combler les vides dans la vie de l'héroïne en proposant une histoire que j'ai trouvé tout à fait en phase avec ce que le lecteur de Lolita de Nabokov aurait pu imaginer.

Certains passages sont très touchants, notamment quand Dolorès fait le portrait de sa mère ou lorsqu'elle se dresse contre l'élitisme et la pédanterie. Ces très beaux moments peuvent cependant à certains moments laisser planer des doutes sur les capacités de rédaction de la jeune fille qui fait preuve d'une plume vraiment magique pour une enfant de cet âge...

Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé ce livre profondément humain. L'auteur a cette capacité à projeter des perceptions fines qui relatent une véritable empathie dans la souffrance, une connaissance émotionnelle émouvante du sujet.

Je dirais pour finir que ce livre existe de lui-même, c'est un ouvrage à part entière brillamment mené que je recommande à tout ceux qui ont été chamboulé à la lecture du Lolita de Nabokov. J'en profite pour remercier Babelio et les éditions de gouttes d'or pour cette découverte. le Journal de l'De Christophe Tison trouvera exceptionnellement sa place dans
ma bibliothèque à la lettre N, inséparable maintenant de l'ouvrage de Nabokov.
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