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Critique de Tom_Otium


L'étude des relations homme-robot est un sujet passionnant et un nouveau champ de recherche multidisciplinaire. On y retrouve le mélange de fascination et d'inquiétude que chacun peut ressentir au cinéma devant un film de science-fiction. Les ingénieurs sont en général de fervents défenseurs de la cause technologique qui libérerait les hommes et proposerait des solutions à leurs problèmes. C'est le cas de David Levy qui, dans son livre « Love and Sex with robots », se montrait très enthousiaste quand à la capacité des humanoïdes de répondre à nos besoins d'attention, d'affection et même d'amour.


Mais la technologie peut également nous asservir en nous rendant dépendant d'elle ! Ainsi les psys - même les plus technophiles comme Sherry Turkle - tirent la sonnette d'alarme. C'est également un avertissement que lance Serge Tisseron : « L'empathie entre l'homme et la machine pourrait constituer un piège redoutable ». Il en appelle donc à l'altruisme, à l'authenticité, à cette empathie morale propre à l'homme qu'il définit comme la « décision de nous orienter vers une utilisation de notre empathie émotionnelle et cognitive dans celui d'un bien vivre-ensemble plutôt que dans celui d'une manipulation permanente de notre entourage. ». A mon avis beaucoup de gens préfèreront leur propre bien-être avec leur robot à un bien-vivre-ensemble d'ores et déjà mis à mal par l'égoïsme consumériste et l'individualisme contemporain. Comme l'auteur le dit lui-même « l'homme est constamment partagé entre le désir d'emprise et celui de réciprocité ». Ce dilemme pourrait être résolu par des robots qui pourraient « satisfaire notre désir d'emprise tout en entretenant l'illusion de la réciprocité ». Sherry Turkle pense quand à elle que ces « robots sociaux » pourraient nous offrir le plaisir de leur compagnie sans le poids de la responsabilité ou d'une intimité qui nous effraie. L'enfer c'est les autres ; le paradis (artificiel), c'est les robots.
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