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Critique de eaubrac


Les centres de "rééducation" pour enfants ont toujours évoqué la misère, l'injustice, la violence et des vies anéanties. Nous nous rassurons en les reléguant dans un passé révolu où l'inhumanité était banalement admise. Parce que maintenant bien sûr nous sommes plus malins …. (voir nos institutions bien actuelles pourvoyeuses de punks à chiens). L'histoire que nous raconte ici Jean-Christophe Tixier se déroule fin XIXème dans un centre des Cévennes, ou plutôt 17 ans après la fermeture de celui-ci. Lorsque les années laissent resurgir les drames qui s'y sont déroulés avec la complicité intéressée des habitants. Alors que l'établissement n'est plus que friche et ruine son ombre empreigne toujours le village où l'abjection et la noirceur perdurent. L'auteur nous sert du bien sordide à chaque page, à chaque phrase, rien ne nous est épargné, inceste, alcoolisme, coups, trafic de bébés ... Bourreaux et victimes, tous abrutis de misère, sont irrémédiablement perdus, ne cherchez pas une issue heureuse, toutes finissent dans le sang ou au bout d'une corde. Chaque chapitre, avant de nous replonger dans ce village voué au malheur, commence par une fiche nous rappelant un enfant de l'établissement, sa date de naissance, son délit, bien souvent insignifiant, la moralité de sa famille et la date de sa sortie, toujours due à son décès à douze ou treize ans suite aux mauvais traitements.
Je me demande quel état d'esprit doit-on avoir pour écrire ainsi ? Dénoncer la misère et témoigner ne veut pas dire s'y complaire. L'excellent "Ce genre de petite chose" de Claire Keegan y parvient tout aussi bien et même mieux. A moins que cela n'ait été le but de l'auteur, le poids des mots et le choc des photos. Mais quand ça déborde on n'y croit plus. Même si c'est bien écrit je ne suivrai pas ceux qui lui aurait, dit-on, décerné ce Prix des lecteurs sélection 2021 que revendique l'étiquette collée sur la couverture.
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