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Critique de Prix_Bulles_de_Marseille


Les voyages forment la jeunesse. Alexis de Tocqueville (qui deviendra plus tard le célèbre philosophe que l'on connaît) et son ami Gustave de Beaumont partent de New York avec la ferme intention d'aller à la rencontre des indiens d'Amérique, ces premiers habitants du continent dont ils ont tant entendu parler. Mais leur voyage vers l'Ouest n'est pas tout à fait celui qu'ils espéraient : partout la civilisation les accompagne, et les seuls indiens qu'ils croisent sont des ivrognes miséreux.
Au fil de ce périple en direction de la frontière de la civilisation à la recherche d'une nature vierge de l'influence occidentale, Alexis et Gustave vont se constituer les témoins de la construction de l'Amérique, et par là même de la disparition concomitante de tout un monde sauvage et naturel.
Ce récit de voyage inspiré de l'oeuvre de Tocqueville "Quinze jours dans le désert", suit les pérégrinations de deux jeunes hommes idéalistes confrontés à toutes les sortes de (més)aventures et découvertes que la traversée de presque tout un continent peut leur apporter. On chemine avec eux dans des décors sans cesse renouvelés, on croise des galeries complètes de personnages, on apprivoise petit à petit l'idée de la colonisation... le tout avec un regard empreint de philosophie, qui essaie d'aller au-delà du préjugé pour comprendre le monde.
La narration de l'histoire, mélangeant action directe et "voix off" du narrateur ménage aussi bien des scènes d'action que des instants de contemplation méditative, propices à la découverte du Nouveau Monde. La mise en page et les cadrages s'adaptent ainsi au souffle du récit, allant de la double page sans texte à la planche dense et structurée. La lecture est toujours agréable, portée par un dessin très coloré, qui sait allier les avantages de la ligne claire pour les personnages à une mise en couleur complexe et artistique, qui réussit à donner vie à la nature et aux paysages. La précision et la vivacité de certains arrière-plans et de certaines cases sont presque cinématographiques.
Dans la lignée du bel opus "Sur les ailes du monde, Audubon" (de Jérémie Royer), qui nous présentait les États-Unis par le prisme de l'obsession d'un naturaliste, "Tocqueville, vers un nouveau monde" nous fait découvrir ce même pays (à peu près à la même époque) par le regard d'un philosophe humaniste. On est loin, très loin des westerns bourrés d'action et de poncifs qui ont raconté en long, en large et en travers la conquête de l'Ouest. Et, oserais-je dire, ça fait du bien.
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