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Critique de Marti94


La lecture du court roman de Léon Tolstoï intitulé « La sonate à Kreutzer » écrit en 1889 m'a perturbée. Je trouve que l'écriture est assez exceptionnelle et que le pouvoir de la musique y est particulièrement bien décrit mais, a contrario, que les idées véhiculées sur la femme et le mariage font frémir.
Quand je pense que c'est Madame Tolstoï qui recopiait à la main la prose de son mari, j'imagine l'état d'esprit dans lequel elle a pu se trouver et je compatis. Car Léon Tolstoï fait de l'oeuvre musicale de Beethoven, la sonate à Kreutzer pour violon et piano, le symbole d'une passion conjugale dévastatrice.

L'histoire se déroule dans un train et les passagers vont engager une discussion autour du mariage et de la condition de la femme. Les avis sont partagés mais un homme, Pozdnychev, va défendre l'idée que l'union est à opposer au désir sexuel et que le mariage est une désillusion, qu'il n'est pas un bonheur mais « une épreuve pénible ». Et pour cause, il est le meurtrier de sa femme Vassia qu'il soupçonnait d'adultère avec le violoniste Troukhatchevski, rongé par un sentiment intense de jalousie.
Il explique comment la sonate va annihiler peu à peu sa conscience et le mener vers une forme d'aliénation meurtrière.
Alors que son ensorcellement semble traduire la toute-puissance de la musique et des émotions qu'elle transmet sur l'être humain, les idées de Pozdnychev sur la femme, musicienne ou pas, sont particulièrement rétrogrades : elle n'a pas le droit au plaisir et n'est que débauche par ses attraits. Cette musique-là me conduit à penser que cet homme haineux est vraiment fou.


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