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Critique de Woland


Museum, vol. 1
Traduction : Thibaud Desbief
Adaptation graphique : Brigitte Dubois
Maquette de couverture : Shuji Takizawa
Parution japonaise : 2013 - Kodansha Ltd, Tôkyô
Parution française : 2017 - Pika Edition

ISBN : 9782811619893

Nous tenons à remercier les Editions Pika ainsi que le site Babelio, lequel, à l'occasion de l'une de ses opérations "Masse Critique", nous a gracieusement envoyé un exemplaire de ce manga. :o)

Comment donner son avis sur un manga, surtout quand est plus proche des soixante ans que des quinze ? Eh ! bien, sachez que c'est possible, à condition toutefois de garder l'esprit ouvert et de ne pas se dire, comme certains le firent avec un mépris et une arrogance ineptes à la naissance de la BD , que ç'a n'avait rien à voir avec la littérature, encore moins avec le dessin. Mais le dessin, l'art de l'estampe, ne comptent-ils pas, justement, et dans quelles proportions exceptionnelles ! au nombre des bases de la culture japonaise ? Quant à la littérature japonaise, elle existe et a toujours existé - allez donc voir notre rubrique "Littérature Asiatique". le manga, qui réunit les deux genres et possède en outre ses propres sub-divisions (mangas pour jeunes garçons, mangas pour jeunes filles, mangas pour adultes, mangas franchement pornographiques, mangas pornos bien sûr, mais aussi de remarquables mangas fantastiques, des mangas policiers et j'en passe ...) a donc toute sa place sur Nota Bene comme sur Babelio. Il fait désormais partie de notre paysage culturel (et croyez-moi, la culture japonaise, c'est quelque chose, au contraire de certaine autre, dont je ne dirai rien ... ) et, malgré les aléas imposés par la vie de ses Administrateurs à notre Forum-Bibliothèque, nous n'avons pas renoncé à étendre cette rubrique. Nous en reparlerons. ;o)

Mais revenons à "Museum" et à ce premier tome d'une trilogie où le noir prédomine, avec quelques pointes de "gore" qu'on appréciera ou pas, en fonction de l'utilité qu'on y voit. En ce qui me concerne, je n'y ai découvert aucune complaisance malsaine de la part de l'auteur, Tomoe Ryôsuke. Cependant, à mes yeux, bien que publié à l'origine, selon mes sources, dans un journal destiné aux jeunes adolescents masculins, c'est-à-dire appartenant en principe à la classe des mangas shojen, "Museum" tient certainement plus du seinen, en d'autres termes qu'il conviendra mieux à des lecteurs entre 15 à 30 ans. Notez toutefois que, avec tout ce qu'offrent les divers réseaux de télévision, les DVD et, pire encore, le lamentable paysage de la société en voie de mondialisation, les jeunes mûrissent plus vite.

Mais foin de ce débat qui n'en serait vraiment un que pour les spécialistes. Et retournons à notre intrigue.

"Museum" a pour trame une enquête policière très serrée et admirablement mise en scène par le dessinateur - le découpage et les plans, dont certains sont quasi cinématographiques, sont à signaler. A l'origine, une mort particulièrement horrible, perpétrée par un meurtrier des plus inquiétants, une haute silhouette enveloppée d'un imperméable de couleur sombre, arborant des chaussures (des bottes m'a-t-il semblé) noires et ... un masque de grenouille sur le visage, sous un capuchon qui dissimule le reste de la tête. (Rien à voir avec notre ineffable et bien-aimé petit Keroro, hélas !)

Au total, six meurtres (j'ai peut-être perdu le compte et vous m'en excuserez) sont ainsi perpétrés, en dépit des efforts de la police, et chacun est "signé" d'un morceau de papier où se trouve calligraphiée une phrase comme celle-ci : "La sentence de la Beauté Eternelle". le début de la phrase ne change jamais : il s'agit toujours d'une sentence, comme celles que pourrait rendre un juge.

Il appert d'ailleurs très vite qu'un juge et son assistant sont mêlés à cette affaire - on les retrouve morts tous deux, bien entendu. Et que ces meurtres sont liés à la condamnation d'un pédophile, lequel s'est suicidé dans sa cellule après avoir été reconnu coupable du meurtre d'une petite fille dont il avait conservé le corps dans la résine ...

Ajoutez à cela les problèmes familiaux de l'inspecteur chargé de l'enquête, Sawamura Hisashi, trente-deux ans, plutôt beau gosse et véritable bourreau de travail et, cerise sur le gâteau, le fait que sa femme se trouvait parmi les membres du jury qui se sont prononcés pour la condamnation du pédophile ...

Le tome 1 se termine sur une "chute" qui ne vous laissera certainement pas indifférent. Avant d'y arriver, on ne s'ennuie pas une seule minute, on s'interroge, on frissonne, on se révulse même parfois devant la froideur et le cynisme de l'Assassin, on court, on rage devant l'impuissance de la police mais aussi devant la sienne propre.

Bref, un premier tome qui donne envie d'acheter les deux autres en espérant qu'ils seront à la hauteur. Quoi qu'il en soit, sachez qu'un film (et non une série animée) a été tiré de ce manga et est sorti au Japon en novembre 2016. Peu de chances de le voir distribué en France, malheureusement. Enfin, le manga, lui, est là : profitez-en. ;o)
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