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Critique de motspourmots


Il y a quelques années, je me souviens avoir pensé en refermant Providence que Valérie Tong Cuong avait bien du talent. Ce roman choral m'avait époustouflée par sa maîtrise de la narration qui à l'époque m'avait beaucoup fait penser à la mécanique du film After hours même si le thème était très différent. Quatre romans plus tard, la maîtrise est toujours là. Mais il y a quelque chose de plus. Une plongée au coeur de la psychologie humaine, une façon de nous parler de nous à travers des personnages auxquels il est facile de s'identifier. Et l'émotion qui monte au fil des pages pour finalement nous prendre directement aux tripes.

D'une situation de départ a priori simple et évidente - l'accident d'un petit garçon et les bouleversements qu'il provoque chez les membres de sa famille - l'auteure réalise une étude complète de ce qui fait la complexité d'une famille. Failles, secrets, déceptions, jalousies, non-dits. Autour du lit d'hôpital de Milo, le voile des apparences se déchire. Il a suffi d'une chute de vélo alors qu'il était sous la surveillance de Marguerite, sa tante pour que son avenir et celui de ses proches s'assombrisse. Car les séquelles d'un traumatisme crânien sont difficiles à évaluer. de quoi laisser libre cours aux cheminements des pensées les plus noires. Marguerite était censée aider Milo à réviser ses cours d'histoire... Que faisaient-ils dehors ? Céleste, la mère de Milo est soudainement renvoyée à un drame plus ancien, comme si l'histoire se reproduisait. Lino, le père de Milo voit soudain toutes ses aspirations et ses projets d'avenir voler en éclats ; de quoi le remettre face à la distance qu'il a creusée avec sa propre famille. Jeanne, la grand-mère de Milo, mère de Céleste et de Marguerite voit resurgir les mensonges sur lesquels elle a bâti sa vie et celles de ses filles.

En donnant la parole alternativement à chacun de ces quatre proches de Milo, l'auteure dévoile petit à petit un vaste réseau de secrets et de non-dits, de renoncements et de culpabilité. Avec elle soudain, la famille est mise à nu, décortiquée. Les sentiments sont analysés au plus fin, les grands comme les petits, les bons comme les mauvais. Tous ces arrangements que l'on fait avec soi-même pour éviter de regarder la vérité en face. Tous ces petits mensonges que l'on croit toujours sans conséquence. Ça donne la chair de poule tellement c'est bien fait, vertigineux et réaliste.

Mais que l'on ne s'y trompe pas, Pardonnable, impardonnable est avant tout un roman d'amour. Qui s'appuie sur la merveilleuse relation entre Milo et Marguerite, un amour inconditionnel, celui qui permet de tout pardonner à ceux que l'on aime. Un amour qui montre la voie à ceux qui veulent bien le regarder, le comprendre et le suivre. Avec ce roman, Valérie Tong Cuong touche au coeur.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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