Cela m’ennuie de te tutoyer. J’aimerais que ce soit comme une première fois, comme des gens qui se croisent dans la rue et qui se disent bonjour cérémonieusement. Et peu à peu ils font connaissance, et c’est au bout d’un très long temps…
Ce n’est plus l’angoisse, comme elle vient de la connaître, ni l’impatience, ni l’attente. C’est plus difficile encore à supporter. C’est l’inconnu.
Elle ne savait plus que les nuits de la campagne étaient silencieuses. Après le tumulte de Paris, c’est cette absence de bruit qui l’a réveillée. Le lit de Denis est étroit, dur, un vrai lit de camp, avec des sangles comme dans les pensionnats. Elle voudrait se rendormir, mais elle sait qu’elle ne pourra pas. Dorment-ils aux Quatre Vents ?
Elle a su faire jouer son charme et son excellente réputation professionnelle. Noële semble ressuscitée. Elle se réveille facilement le matin, ne prend plus de pilules pour dormir.
Elle n’arrivait plus à respirer. Elle me regardait, effrayée, comme si j’étais une inconnue. Elle voulait parler, mais les mots ne venaient pas. Alors elle poussait de petits cris, comme un jeune chien…