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Critique de anhj


On retrouve dans cet ouvrage de B. Traven un des éléments récurrents de son oeuvre : la mise en lumière des mécanismes absurdes mais inéluctables qui conduisent leurs victimes à un esclavage qui ne dit pas son nom (*). Tout ceci pour le plus grand profit de ceux qui ont mis en place ces mécanismes, quoi qu'ils s'en défendent et se dissimulent derrière la prétendue malchance ou le destin de ceux qu'ils ont pris dans leurs filets, souvent, comble de la duplicité, au prétexte de les aider. Dans le Vaisseau des morts, les infortunés étaient sans papiers, dans La Révolte des pendus, ils sont sans le sou. le plus petit imprévu les conduit droit en enfer, par le jeu conjugué de complicités que je vous laisse découvrir.

L'auteur ne nous épargne rien des tourments de ses "pendus", non pas gratuitement ou pour faire sensation, mais simplement pour être factuel. Nul besoin d'hémoglobine, de cris ou de larmes, et c'est au contraire la résignation, l'hébétude des malheureux qui nous frappent et révèlent la cruauté et la violence de leur sort.

Le livre se termine abruptement en apparence, en apparence seulement : le lecteur, sonné, se rend compte que les pages qui précèdent n'ont fait aucun mystère de ce qui allait suivre. Dès lors, l'élégance commandait de ne rien ajouter. Merci, monsieur Traven.

(*) Ces mécanismes sont hélas toujours à l'oeuvre de nos jours dans de nombreux pays, qu'il s'agisse de "recruter" pour des mines clandestines, des briquetteries ou des chantiers de démolition de navires désarmés.
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