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Albert Lehman (Traducteur)
EAN : 9782707144379
302 pages
La Découverte (07/10/2004)
4.35/5   82 notes
Résumé :
Dans ce roman, considéré par beaucoup comme le chef d'œuvre de B. Traven, on retrouve ses sujets de prédilection : l'homme confronté à l'esclavage et à l'exploitation, la recherche de la dignité perdue. Dans les années 1920 au Mexique, Candido Castro, Indien tsotsil du Chiapas, va ainsi devenir l'un des héros de la révolte contre les Espagnols, les Ladinos, les maîtres tout-puissants qui exploitent les forêts pour leur seul profit, sans jamais compter les morts parm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Au Mexique, dans les années 1920, il y a les pauvres Indiens qui tentent désespérément de survivre sur leur lopin de terre. Il y a les Ladinos tout-puissants qui exploitent les forêts uniquement à leur profit. Et autour d'eux, toute une société qui s'entend pour abreuver les haciendas de main-d'oeuvre gratuite ou presque , en échange d'une rémunération, en abusant du manque de connaissance des Indiens.
Parmi ces pauvres, Candido Castro se retrouve esclave à couper des arbres parce qu'il a voulu emprunter un peu d'argent pour éviter que sa femme ne meure. Avec lui, nous entrons dans un monde terrible , sans pitié, où des hommes mal nourris sont pendus par les mains et les pieds à des arbres pendant des heures, le soir après le travail pour servir d'exemples, simplement parce que leur rendement ou leur comportement a déplu au patron qui en demande toujours plus.

Un livre bouleversant sur la recherche de la dignité humaine. A lire.
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Tout comme " le trésor de la Sierra Madre " mis en scène par John Houston , " La révolte des pendus " a inspiré un cinéaste ( le mexicain Emilio Fernandez en 1954 ) .
Les conditions de vie plus proches de l'esclavage que du salariat y sont décrites dans toute leur horreur .
L'action se situe vers la fin de la dictature de Porfirio Diaz et relate comment à force de mauvais traitements la révolte fini par s'installer chez les " bagnards " forestiers qui finissent par soulever avec eux les petits paysans propriétaires d'un lopin de terres et retourne même quelques unités militaires .
Traven développe ici un prégnant message révolutionnaire .
La leçon qui s'en retire , nous la connaissons , mais l'accoutumance de nos conditions de vie l'ôte de notre vision : le pouvoir est toujours dans les mains d'une minorité et la vraie force est donc à la portée des masses exploitées .
Âme sensibles s'abstenir !
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Surtout ne commencez pas à lire ce livre… parce que vous ne pourrez plus le lâcher !
Son auteur, né à Chicago en 1890 puis devenu citoyen mexicain mais dont on ignore le patronyme exact, possède un talent fou pour plonger le lecteur dans la société mexicaine des années 1920. Il s'appellerait en réalité Ret Marut mais ce n'est pas certain… comme son année de naissance. Il aurait passé sa jeunesse en Allemagne, aurait connu la prison en Angleterre avant d'arriver au Mexique après la fin de la dictature de Porfirio Diaz (1876 – 1880 et 1884-1911).
Dès son premier roman, "Le Vaisseau fantôme", il connaît un grand succès et, en 1947, Humphrey Bogart adapte son second livre, "Le Trésor de la Sierra Madre", au cinéma. La misère et l'exploitation des Indiens du Chiapas le révoltent et inspirent plusieurs romans qui vont suivre dont cette fameuse "Révolte des pendus", une fresque extraordinaire.

Candido, un brave paysan, doit transporter son épouse, Marcelina, chez le médecin, parce qu'elle souffre d'une péritonite aiguë. Même en réunissant toutes ses économies, il est incapable de régler à l'avance le coût de l'opération. C'est au moment où il désespère de trouver la somme qu'il tombe…par hasard sur Don Gabriel qui, généreusement, veut bien lui avancer l'argent à condition qu'il s'engage à travailler quelque temps comme bûcheron. Malgré toutes ses craintes, il finit par accepter pour sauver sa femme. Hélas, lorsqu'il revient chez le médecin, Marcelina est morte… mais il s'est engagé dans un engrenage infernal qui va le conduire, avec ses deux jeunes enfants et sa soeur Modesta, à subir des conditions de vie incroyables, à être traité, ainsi que tous ses semblables, Indiens tsotsil du Chiapas, comme des esclaves.
Dans ce livre, B. Traven nous fait partager l'horreur du quotidien, les sévices, les punitions incroyables, ces fameuses pendaisons, tout cela pour le profit d'une classe d'exploiteurs utilisant tous les moyens pour s'enrichir sous la protection de la dictature. L'auteur nous fait vivre les prémices de la révolte jusqu'à son explosion. C'est passionnant, haletant. A. Lehman, le traducteur, a conservé certains termes en espagnol, nous laissant quelques expressions faciles à comprendre, parfois traduites aussitôt. Ainsi, le lecteur vit au plus près de l'action, de l'horreur que certains hommes sont capables d'infliger à d'autres.
Dans la dernière partie du livre, B. Traven nous fait bien comprendre tous les problèmes qui se posent à ceux qui veulent renverser un ordre établi. Ainsi, ce roman devient terriblement d'actualité.


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On retrouve dans cet ouvrage de B. Traven un des éléments récurrents de son oeuvre : la mise en lumière des mécanismes absurdes mais inéluctables qui conduisent leurs victimes à un esclavage qui ne dit pas son nom (*). Tout ceci pour le plus grand profit de ceux qui ont mis en place ces mécanismes, quoi qu'ils s'en défendent et se dissimulent derrière la prétendue malchance ou le destin de ceux qu'ils ont pris dans leurs filets, souvent, comble de la duplicité, au prétexte de les aider. Dans le Vaisseau des morts, les infortunés étaient sans papiers, dans La Révolte des pendus, ils sont sans le sou. le plus petit imprévu les conduit droit en enfer, par le jeu conjugué de complicités que je vous laisse découvrir.

L'auteur ne nous épargne rien des tourments de ses "pendus", non pas gratuitement ou pour faire sensation, mais simplement pour être factuel. Nul besoin d'hémoglobine, de cris ou de larmes, et c'est au contraire la résignation, l'hébétude des malheureux qui nous frappent et révèlent la cruauté et la violence de leur sort.

Le livre se termine abruptement en apparence, en apparence seulement : le lecteur, sonné, se rend compte que les pages qui précèdent n'ont fait aucun mystère de ce qui allait suivre. Dès lors, l'élégance commandait de ne rien ajouter. Merci, monsieur Traven.

(*) Ces mécanismes sont hélas toujours à l'oeuvre de nos jours dans de nombreux pays, qu'il s'agisse de "recruter" pour des mines clandestines, des briquetteries ou des chantiers de démolition de navires désarmés.
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C'est le deuxième ouvrage que je lis de B. Traven, avec toujours autant de plaisir quant au style en particulier - à la fois récit historique et tradition orale, incluant même des échanges en espagnol, sans que ce soit bloquant puisque le contexte est toujours très explicite. Je salue au passage la traduction de A. Lehman.
Avec beaucoup de distance et de recul dans la description de la dureté de la vie des paysans, B. Traven nous fait traverser les péripéties subies avec soumission et fatalisme par la famille du personnage principal, décrivant les conditions de vie et de travail dans les exploitations forestières mexicaines des années 1920 ... je ne vais pas entrer dans les descriptions, mais cela est frappant et réaliste. Esclavage, violences de toutes sortes, exploitation, racisme, manipulations, tout est là.
L'émergence de la révolte est décrite patiemment, ainsi que son organisation par les différents protagonistes. Nous resterons sur notre faim sur le destin de cette révolte puisque le livre se termine à la sortie de la jungle et avant la confrontation avec les forces armées, mais l'énergie et l'espoir nous portent avec les insurgés.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les revolvers avaient été raflés chez les cabaretiers qui ne les avaient remis que contraints et forcés. Ces revolvers étaient d'ailleurs de qualité inférieure. Ils ne partaient jamais et servaient surtout d'épouvantail. Par contre, les machetes étaient tous bien affilés ainsi que les haches.
Tout compte fait, on pouvait considérer l'armement de la troupe comme à peu près inexistant.
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Mais Dieu, qui est venu sur terre deux mille ans auparavant pour sauver les hommes, a sans doute oublié les indiens.
Leur pays, il est vrai, était encore inconnu. Et quand il fut enfin découvert, la première chose que firent les conquérants fut de planter une croix dans le sable du rivage et de dire une messe: c'est encore de cette cérémonie que souffrent les indiens.
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N’ayez jamais confiance en un chef, quel qu’il soit, quelles que soient ses promesses, d’où qu’il vienne. Seul restera libre celui d’entre vous qui luttera chaque jour pour sa liberté et n’en confiera la garde à personne. Vous serez tous libres si vous avez vraiment la volonté de l’être et vous serez tous des valets si vous voulez bien l’être et si vous vous laissez commander. Ne vous occupez pas de la liberté du voisin, occupez-vous d’abord de la vôtre à vous. Et si chacun de vous est libre, alors tout le monde sera libre, et il n’y aura plus de finquero, de politico ou de cientifico qui sera capable de vous renvoyer dans les monterias.
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J’ai dit la vérité sur le dictateur et sur les droits du peuple. Je leur ai dit qu’un homme, aussi habile soit-il, aussi persuadé puisse-til être qu’il a le droit de diriger tout un peuple, n’a pas celui d’opprimer l’opinion, la pensée, la parole, la volonté des autres hommes. Car chaque homme a le droit de dire ce qu’il pense, et chaque homme a aussi le devoir d’enseigner, d’expliquer aux autres hommes qu’ils sont mal gouvernés et qu’ils sont lésés. Et même si l’homme se trompe, même s’il a tort, il doit cependant lui rester le droit de dire ce qu’il pense et comment il croit que les choses pourraient aller mieux.
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Mais ce ne fut point de ces lamentables délibérations comme il y en a dans presque toutes les révolutions, où l'on parle et pérore sans cesse, et où l'on parle encore, à perte de vue, quand le moment est venu de passer à l'action, sur la manière et sur la façon dont chaque résolution sera mise à exécution. Ce sont toujours les parlotes des révolutionnaires qui finissent par causer leur ruine.
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Videos de B. Traven (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de B. Traven
« Nul dieu ne t'aidera, nul programme, nul parti, nul bulletin de vote, nulle masse, nulle unité. Je suis le seul capable de m'aider. Et c'est en moi-même que j'aiderai tous les hommes dont les larmes débordent. » B. Traven est Traven Torsvan qui est Berick Torsvan qui est Otto Feige qui est Hal Croves, qui est Ret Marut, enfin, je crois. B. Traven est né un an avant la mort de Karl Marx, enfin, je crois. B. Traven est un romancier allemand et un activiste anarchiste, un de ces hommes de l'ombre au petit chapeau rond qui font bouger l'histoire sans perche à selfie. […] Il a pris un nom différent partout où il a fait de la prison. Il a fait de la prison partout où il a incité à la révolution. […] » (Thomas Vinau, 76 clochards célestes ou presque, Éditions le Castor Astral, 2016)
« L'homme qui a tant fait couler d'encre dans les dernières décennies de sa vie est mort le 26 mars 1969 dans la ville de Mexico à des âges différents, non sans avoir épuisé plusieurs identités dont aucune ne paraît être la vraie. le succès des romans de Traven […] a déclenché une « chasse » à un individu qui ne se laissait pas photographier […]. La seule chose prouvée est que B. Traven ne fait qu'un avec Ret Marut […]. […] le proscrit réussira à débarquer, dans des conditions ignorées, sur les côtes du Mexique au cours de l'été 1924. La vie qu'il va mener sous le nom de Torsvan, ingénieur américain, pour être moins mystérieuse, n'en reste pas moins secrète […]. […] Cet apatride sans identité obtient finalement la nationalité mexicaine en 1951. […] Il faut considérer le romancier […] comme un aventurier écrivain qui a passé la majeure partie de sa vie à égarer les soupçons – pour mieux enfoncer les preuves de son humanité comme autant de clous dans les têtes molles du siècle. […] » (B. Traven, le gros capitaliste et autres textes, traduit par Adèle Zwicker, Éditions Libertalia, 2018)
« […] Quoique mes oeuvres soient traduites en dix-sept langues, je n'ai ni maison ni argent et je ne possède qu'un minimum de vêtements indispensables. […] » (B. Traven, Lettre à Solidaridad Internacional Antifascista)
0:00 - L'art des Indiens 4:27 - 2e extrait 4:45 - 3e extrait 4:59 - 4e extrait 5:32 - Générique
Référence bibliographique : B. Traven, le gros capitaliste et autres textes, traduit par Adèle Zwicker, Éditions Libertalia, 2018
Image d'illustration : https://www.gettyimages.fi/detail/news-photo/traven-schriftsteller-d-portrait-im-profil-undatiert-news-photo/537147851
Bande sonore originale : Bensound - Tomorrow Tomorrow by Bensound is licensed under a CC BY 4.0 Attribution International license.
Site : https://www.bensound.com/royalty-free-music/track/tomorrow
#BTraven #LeGrosCapitaliste&AutresTextes #LittératureAllemande
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