Citations sur L'éducation et l'art du sabre selon Ueshiba Morihei (4)
TAKUAN écrit qu'« entre le moment où mon adversaire me frappe de son sabre et où j'agis », l'on ne peut pas introduire même un cheveu. Il pose simplement les deux événements, les deux propositions, et précise que de l'un à l'autre, il n'est pas d'intervalle possible. A aucun moment, il n'est question de réaction, de réponse ou de succession temporelle. Il faut au contraire, selon lui, non pas être plus rapide que son adversaire, mais bel et bien supprimer ce temps de réponse, qui correspond à l'agir d'une personne ayant son esprit fixé sur les choses, – ici, le sabre – pour atteindre à une simultanéité parfaite.
Ainsi, la relation qu'entretiennent les corps entre eux ne se joue pas uniquement au niveau de la sensibilité et du rapport causal (de l'âme corporelle), mais aussi, et fondamentalement, à travers le fil de l'âme [en, 縁], lien qui, selon la croyance populaire, explique les coïncidences que ne peut pas expliquer la loi de causalité, autrement dit ce que JUNG et PAULI appellent les synchronicités. « C'est parce qu'il y avait un en entre nous que nous nous sommes croisés », « nous nous rencontrerons encore s'il y a un en. »
UESHIBA se tourna alors vers son partenaire et lui dit « allez, viens ! », mais avant même qu'il n'eût fini de prononcer ces mots, son sabre s'abattit : le temps pour nous d'une pensée, et la pointe de son sabre se trouvait déjà sur la gorge de l'élève. Celui-ci était visiblement surpris, alors que sa tête était repoussée en arrière avec force.
Selon UESHIBA, nos actions sont déterminées, d'une part, par notre interaction avec le milieu sensible, et d'autre part, par notre ancrage dans un plan transcendant, et ultimement dans un centre qui est l'« Origine unique du grand univers » [大宇宙の一元, dai uchū no ichigen].