Soeur Fidelma, tome 26 : La confrérie du corbeau

Poursuivre la vérité, c'est examiner et vérifier chaque fait un par un, sans rien retrancher ni ajouter.

Je m’occupais des animaux de la ferme, dans mon enfance. Et bien, certains humains ne se comportent pas différemment. Si vous enfermez longtemps une bête dans un champ, puis qu’un jour vous ouvrez la clôture, elle préférera souvent rester dans sa prison que de s’aventurer dans la campagne hostile.

(10/18, p. 167)

- Alors aura lieu l'Oenach, notre grande foire, qui marque le début de l'été.
- Je l'avais oublié ... Il est vrai que je n'ai encore jamais été à Cashel en cette époque de l'année. Au moment de la foire, nos voyages nous entraînaient toujours vers d'autres parties du monde, Fidelma et moi.

- Vous allez donc avoir l'occasion de l'apprécier pour la première fois. Elle dure neuf jours pendant lesquels se succèdent des divertissements de toutes sortes : tournois d'archers, démonstrations d'adresse dans le maniement des armes, courses de chevaux, spectacles de saltimbanques, festins présidés par le roi et son chef brehon ...
Même les grandes foires de Taillteann, Tlachtga et Carman font pâle figure en comparaison.

On lui avait dit un jour qu'une petite pierre dans la bouche active la salivation.

- Les êtres humains ressentent le besoin de symboles, convint Fidelma avec lassitude.
Dans la nouvelle foi, nous vénérons les représentations du poisson et de la croix (...)
Ce n'est pas le symbole, mais ce que nous voyons en lui, qui est la véritable source de pouvoir.

Eadulf savait pertinemment où s'achevait la Slige Dàla pour l'avoir parcourue dans les deux sens quelques années plus tôt. La réponse de son compagnon suggérait une raison implicite qui lui échappait.
- Avez-vous oublié que d'ici peu de jours, nous célébrerons Belthaine, la fête des Feux de Bel ?
Eadulf fronça les sourcils, ne voyant toujours pas en quoi le tout était lié.
- Alors aura lieu l'Oenach, notre grande foire qui marque le début de l'été.

Parfois la réponse est trop simple pour que l'on y songe.

Une fois éliminées toutes les autres pistes, celle qui subsiste, quelque improbable qu'elle paraisse, est forcément la bonne.

Un coupable se laisse souvent bercer par l'illusion de la sécurité si le temps passe sans qu'il soit inquiété.

L'abbé Saran était apparemment partisan de certains nouveaux usages prônés par Rome car il entama le service par les mots "Angelus Domini Nuntiavat Mariae" - du latin au lieu du grec généralement d'usage dans les abbayes d'Irlande, puisque c'était dans cette langue que la Parole Divine avait été répandue parmi les cinq royaumes. Toutefois, Saran célébrait l'office derrière l'autel, face à la congrégation. La plupart des prêtres de l'Eglise romaine tournaient le dos à leurs ouailles.