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Critique de davidomi


C'est un livre qui parle d'une autre époque, mais c'est aussi une écriture qui parle d'une autre époque : où l'on écrivait comme l'on peignait, où l'on peaufinait à merveille portraits et paysages, où le récit n'était pas encore imbibée de télévision et de série télé. Ni de cinéma pourtant déjà bien présent dans la vie culturelle de l'époque.... Où l'on prenait le temps d'écrire, de décrire... et de lire. Sans que son cerveau réclame à chaque fin de page sa dose de rebondissements.
Ce sont bien des tableaux que l'on découvre ici, comme l'on visiterait en s'attardant une galerie. Et Elsa Triolet excelle dans ces deux exercices (paysages et portraits) même si cette autre écriture "best seller" existait déjà, notamment du côté des anglo-saxons (je range par exemple dans cette catégorie un autre recueil de nouvelles de Daphné du Maurier (Les oiseaux et autres nouvelles) de presque la même époque)
Certaines de ces nouvelles (de 100 voir 200 pages) ne sont pas pour autant de petits romans. Car il s'agit bien de toiles réalisées à un moment donné, des "instantanées", aussi bien côté paysages que portraits. Des tableaux "pris sur le vif", ou plutôt qui ont imprégnés la rétine de l'artiste et qu'il restitue plus tard. Comme certaines de ses pensées, notamment sur l'écriture : " (...)vouloir fixer un souvenir par écrit, d'en fixer de pauvres brides au lieu de rester à rêver, richement. Etrange besoin que d'écrire"

Contrairement à ce que dit l'une des critiques ci dessus, on ne lira pas ici l'aveuglement dont a put faire preuve, comme une majorité de personnes ayant embrassées la cause communiste en ces années là, Elsa Triolet vis à vis de l'Urss. Dans la préface, l'auteur évoque par contre toute l'animosité dont elle a souffert, de fait de ses choix politiques, de la grande méfiance qui l'entourait, elle et l'amour de sa vie.

Ce que j'ai particulièrement apprécié ici, c'est le fait de n'avoir pas de suite compris les liens entre certaines nouvelles, de me rendre compte que la journaliste dont le peintre parle d'une façon peu amène dans une nouvelle, est l'héroïne que l'on suit ailleurs. Et dont alors on sait la fin tragique, alors qu'elle même ne se doute de rien... Savoir le futur sombre d'une femme qui a choisi en ces années le camp de la résistance, comme un double d'Elsa Triolet et de ce qu'aurait pu être sa fin, sans doute le tableau de ses angoisses quotidiennes d'être découvertes et promis aux pires représailles...
Le livre d'une survivante.
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