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Critique de sophie


Avec ce roman, Trollope, de retour d'un voyage de dix-huit mois dans les colonies et choqué par la corruption omniprésente à Londres, a voulu stigmatiser les vices de son temps. Il peint une foire aux vanités aux allures de cinglant jeu de massacre. Trollope a l'art du portrait mordant et assassin, et croque ses personnages d'une plume leste et trempée dans l'acide. L'intrigue, qui se joue en quelques mois, est centré autour du personnage du financier Augustus Melmotte. Autour de lui gravite une galerie de personnages troubles (fort nombreux) ou intègres (une minorité). Personnage ambigu, dont les ambitions ne dénoteraient pas chez Balzac, Melmotte cristallise les plus bas instincts de ses contemporains en leur faisant miroiter une fortune rapide, grâce aux jeunes chemins de fer. Il dépense à foison et est reçu dans la plus haute société, jusqu'au jour où le château de carte menace de s'effondrer, faute de confiance. Ce Bernard Madoff de l'âge victorien est un symbole de l'argent roi dont la vulgarité révulse Trollope. Tout est à vendre, même les êtres, en particulier grâce au mariage, décrit comme une vile transaction lorsqu'elle est le fruit d'un calcul financier. Si ses jeunes filles, en quête du parti idéal, sont en cela cousines des héroïnes de Jane Austen, Trollope va bien plus loin que la romancière dans l'exploration des pulsions souterraines à l'oeuvre derrière les façades de respectabilité si chères aux Victoriens. Ce satiriste traque le mal à l'oeuvre dans le grand monde. (...)
Lien : http://horstemps.blog.lemond..
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