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Critique de Merik


Merik
15 septembre 2019
Un come-back à Bush Falls dix-sept ans après lui avoir tourné le dos, une quête rédemptrice pas vraiment conscientisée au chevet du père, des amitiés et un amour de jeunesse à revisiter, autant de palliatifs assez classiques pour permettre à Joe de se ressourcer et de repartir sur l'autoroute de sa vie vers Manhattan, pourrait-on croire. Sauf que la vie est en travaux chez Joe, pour ne pas dire en attente d'esquisse. Sauf aussi qu'il n'est pas uniquement question de lui, mais du livre qu'il a écrit pour sa postérité glorieuse, au détriment de l'assentiment communautaire de Bush Falls. Un milk-shake en préambule, et surtout en pleine figure, lui remettra les idées en phase avec sa fiction autobiographique et vengeresse sur les autochtones, lesquels ont su se reconnaître dans son premier roman.
Avec sa verve ironique, son humour désespéré ou sa pose de loser inébranlable, Joe nous invite aujourd'hui à remonter le cours de son histoire entre jubilation et nostalgie avec Springsteen à la sono, sur le fil d'une prose fluide et singulièrement métaphorique, croustillante de personnages à vif et de dialogues à cru.
Un pur plaisir de lecture détente, mais pas que. On y trouve en plus une réflexion sur le sida ou l'homosexualité, des questions existentielles, mais aussi en sourdine les tribulations des écrivains, on s'interroge sur leur tentation à tomber dans l'exagération - voire la trahison des leurs, dès lors qu'ils s'auto-écrivent.

« Je suis d'abord touché par le geste de Dugan, puis furieux de m'être abaissé ne serait-ce que quelques secondes à éprouver de la gratitude envers lui – croit-il vraiment que cette seule attention, cet acte minuscule, effacera tout le reste?-, mais alors, je m'interroge : Est-ce si différent de ce que j'essaie de faire depuis mon retour aux Falls ? Et la réponse est : Oui, c'est différent, parce que Dugan n'est qu'un sale con, et je me souviens alors que j'en suis un moi aussi. »
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