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Nathalie Peronny (Traducteur)
EAN : 9782264045089
411 pages
10-18 (01/02/2007)
3.99/5   663 notes
Résumé :
À première vue, Joe Goffman a tout pour lui : un magnifique appartement dans les quartiers chics de Manhattan, des aventures sentimentales en série, une décapotable dernier cri et des dollars comme s'il en pleuvait. Ce jeune auteur a très vite rencontré le succès avec son premier roman, Bush Falls.
Directement inspiré de son adolescence passée dans une petite bourgade du Connecticut, ce best-seller ridiculise les mœurs provinciales de ses ex-concitoyens, déno... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (92) Voir plus Ajouter une critique
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En pleine nuit, le téléphone sonne une dizaine de fois dans cet appartement chic de Manhattan. Joe, après avoir picolé avec Owen, son agent, peine à ouvrir les yeux, encore un peu ivre et passablement nauséeux. Lorsqu'il décroche enfin, une voix de femme à l'autre bout du fil. Sa belle-soeur, Cindy, lui annonce de but en blanc que son père a eu une attaque et qu'il est dans le coma. Son frère aîné, Brad, lui demande de venir dès le lendemain. Bien qu'il n'ait pas mis les pieds à Bush Falls depuis 17 ans, Joe s'apprête tout de même à s'y rendre. Après avoir quelque peu honni et dénigré cette bourgade et ses habitants dans son roman à succès intitulé Bush Falls, il est quasi certain qu'on ne va pas l'accueillir à bras ouverts...

Bruce Springsteen en musique de fond, Jonathan Tropper nous invite à un retour aux sources quelque peu mouvementé. Joe Goffman, auteur d'un best-seller, revient dans sa ville natale, après des années d'absence. Loin d'être le bienvenu, et c'est peu de le dire, il sera confronté à une population fielleuse et malintentionnée qui n'a pas oublié les mots écrits par leur concitoyen. Il sera également confronté à son passé d'adolescent et à ses propres démons. de son meilleur ami à son ex petite amie, Carly, dont il ne s'est jamais réellement détaché en passant par son frère aîné, les rencontres risquent fort d'être mouvementées. Alternant entre un passé empreint de nostalgie et un présent chaotique et incertain, ce roman aborde intelligemment différents thèmes tels que les liens familiaux, l'amour, l'amitié, l'homosexualité, le temps qui passe et les rêves de l'adolescence. Un récit doux-amer, émouvant, à la fois mélancolique et drôle, porté par une écriture enlevée...
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Un come-back à Bush Falls dix-sept ans après lui avoir tourné le dos, une quête rédemptrice pas vraiment conscientisée au chevet du père, des amitiés et un amour de jeunesse à revisiter, autant de palliatifs assez classiques pour permettre à Joe de se ressourcer et de repartir sur l'autoroute de sa vie vers Manhattan, pourrait-on croire. Sauf que la vie est en travaux chez Joe, pour ne pas dire en attente d'esquisse. Sauf aussi qu'il n'est pas uniquement question de lui, mais du livre qu'il a écrit pour sa postérité glorieuse, au détriment de l'assentiment communautaire de Bush Falls. Un milk-shake en préambule, et surtout en pleine figure, lui remettra les idées en phase avec sa fiction autobiographique et vengeresse sur les autochtones, lesquels ont su se reconnaître dans son premier roman.
Avec sa verve ironique, son humour désespéré ou sa pose de loser inébranlable, Joe nous invite aujourd'hui à remonter le cours de son histoire entre jubilation et nostalgie avec Springsteen à la sono, sur le fil d'une prose fluide et singulièrement métaphorique, croustillante de personnages à vif et de dialogues à cru.
Un pur plaisir de lecture détente, mais pas que. On y trouve en plus une réflexion sur le sida ou l'homosexualité, des questions existentielles, mais aussi en sourdine les tribulations des écrivains, on s'interroge sur leur tentation à tomber dans l'exagération - voire la trahison des leurs, dès lors qu'ils s'auto-écrivent.

« Je suis d'abord touché par le geste de Dugan, puis furieux de m'être abaissé ne serait-ce que quelques secondes à éprouver de la gratitude envers lui – croit-il vraiment que cette seule attention, cet acte minuscule, effacera tout le reste?-, mais alors, je m'interroge : Est-ce si différent de ce que j'essaie de faire depuis mon retour aux Falls ? Et la réponse est : Oui, c'est différent, parce que Dugan n'est qu'un sale con, et je me souviens alors que j'en suis un moi aussi. »
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Jeune , beau , riche et célèbre , Joe Goffman , heureux propriétaire dans les quartiers chicos de Manhattan , entre en scène .
La raison d'une telle réussite ? Un best-seller taillant en long , en large et en travers des costards sur mesure à l'ensemble des administrés de Bush Falls , Connecticut , qu'il côtoya alors qu'il était adolescent et pensait évoluer , à l'époque , dans un bien triste monde où étroitesse d'esprit , hypocrisie et bêtise crasse se volaient régulièrement la vedette .
Son objectif à long terme , poursuivre tranquillou sa petite vie d'aigri égoïste et vaniteux - pour ses défauts , on verra plus tard - sans jamais plus entendre parler de cette méprisable petite bourgade qu'il honnit encore et toujours . Appelé au chevet de son père malade et c'est un retour aux sources délicat qui s'annonce . Ambiance , ambiance...

Tropper se balade dans les couloirs du temps avec une facilité et un talent avérés .
Il est des auteurs qui vous alpaguent dès la première phrase . Tropper est de ceux-là . Une écriture qui vous titille le ciboulot instantanément . Des mots précis agencés de façon parfaite . le juste vocable à sa juste place telle une petite musique qui vous berce de l'intro au final . le mouvement est magistral .

Et comme le gars possède l'élégance d'y associer des images format 16/9e , le bonheur est total .
Le scénario est jubilatoire et touchant . Alternant savoureusement passé empreint , malgré tout , d'une certaine nostalgie , et présent épineux qu'il a créé de toute pièce et dans lequel Joe doit désormais se dépêtrer , Tropper convoque ainsi le temps qui passe , implacable , broyeur impitoyable des rêves les plus fous tout en suscitant , enfin , une réelle prise de conscience quant à ses véritables aspirations et une construction personnelle gage d'un équilibre enfin trouvé .
Ajoutez-y en fonds sonore quelques vieux tubes du " Boss " , chanteur vénéré de l'un des deux potes adolescents de Joe qui estimait qu'à chaque situation , on pouvait y accoler l'un de ses titres , et ce récit doux-amer frôle la perfection .

Le Livre de Joe : à dévorer partout , y compris dans un taxi...
http://www.youtube.com/watch?v=lrpXArn3hII
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Pour paraphraser une célèbre réplique de président : entre Jonathan et moi, c'est du sérieux ! Il publie: je lis ! Peut importe le sujet pourvu que j'ai l'ivresse... ( J'adore son style d'écriture).
Alors ici, c'est quoi le pitch? Joe Goffman est un écrivain cèlébre qui n'a publié qu'un seul bouquin, mais un best-seller . Adapté au cinéma , il racontait ses souvenirs de jeunesse dans sa petite ville de Bush Falls . Un roman qui étalait au grand jour les névroses de ses anciens amis et voisins , les bassesses , et toutes ces choses que les gens préfèrent garder pour eux .
Il habite un somptueux appartement à Manhattan et n'a pas de petite amie fixe.
Cela fait 17 ans qu'il n'a pas remis les pieds dans sa ville natale ; aussi ,quand son père tombe dans le coma et qu'il doit se rendre à son chevet , autant vous dire qu'il y est attendu avec des plumes et du goudron ...
C'est peut-être pour Joe , l'occasion de faire une petite introspection, une petite révision des 10 000, une psychothérapie en accéléré...

Je vous l'ai dit , entre Jonathan "et moi, c'est du sérieux" , alors quand au détour de ce merveilleux roman , je découvre qu'en plus ,il aime le Boss, alors moi je dis : Eh , Jonathan :"♫ qu'est ce que tu fais pour les vacances♫ ?...."
Oui , parce que ce roman est émaillé de paroles de chansons de Springsteen en plus, d'être merveilleusement écrit, de faire rire, pleurer, et réfléchir sur le sens de la vie...
Un roman qui donne envie de retourner vivre dans les années 80/90 et d'être "♫Born in the USA ♫"...




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Qui voudrait retourner sur les lieux de son méfait pour prêter le flanc aux personnes lésées ? Joe !

Enfin, il faut dire qu'il n'est pas revenu à Bush Falls, le « bled du Connecticut » où il a grandi, de son plein gré : son frère (qu'il n'a vu que très rarement depuis 17 ans) lui téléphone pour lui annoncer que leur père (qu'il n'a plus vu depuis 17 ans) a eu une attaque.
Donc, obligé d'aller à Bush Falls (qu'il n'a plus vu depuis 17 ans) et de revoir ses anciens « camarades » de lycée (qu'il n'a plus vus depuis 17 ans) qui lui manifestent leur hostilité, évidemment.
Evidemment ?
Evidemment !
Joe a écrit un livre dans lequel il a déversé toutes ses rancoeurs vis-à-vis de son adolescence et des gens qu'il a côtoyés, des évènements qui l'ont marqué. Rancoeurs mais aussi révélations croustillantes. Alors, c'est normal que « les gens » se vengent, chacun à sa façon. Car en plus, Joe est devenu riche à cause de ce fameux déballage.
Donc : retour aux sources, passage à tabac de multiples façons, mais expérience psychologique intense car les contacts renoués avec certaines personnes (qu'il n'a plus vues depuis etc.) dont les membres de l'équipe de basket du lycée local - chacun sait que le Sport en Amérique est roi! - , son ex -petite amie, et son ex-meilleur ami (qu'il n'a plus vu etc.) sont complexes et remuent en lui une vague de souvenirs pour le moins ...difficiles.

Les relations père-fils, les relations entre frères, l'homosexualité et le sida, la mort... sont les thèmes récurrents de ce roman comme toujours très caustique. Jonathan Tropper a l'art de trouver dans chaque situation son côté vaudevillesque/piquant/risible/saugrenu/tragi-comique/caricatural/burlesque (cochez le mot de votre choix), y compris et surtout lorsqu'il s'agit de thèmes graves. le roman est un peu lent à démarrer, la fin qui n'en finit pas est un peu trop sirupeuse à mon goût (ce qui m'étonne de la part de cet auteur, mais peut-être est-ce une farce qu'il a voulu nous faire ?), et tout aficionado de Tropper reconnaitra sans peine ses petites manies, mais mon impression générale est positive, comme d'habitude.

Je terminerai par une citation qui résume à elle seule le climat de cette histoire prenante :
« Etre gay, c'est comme de suivre un cours accéléré sur la nature humaine. Votre premier contact avec la face cachée et peu reluisante des conventions sociales ».

Amérique toute-puissante, pour le Sport et contre le Mal, tiens-toi à carreau ! Jonathan Tropper te bouscule sans honte et sans gêne. Pour notre plus grand plaisir!

(Merci à Canel pour cette lecture commune qui a été un partage bien amusant)
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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
"Tu te souviens des vieux dessins animés du Coyote, dit-il, quand le Coyote se précipitait d'une falaise et qu'il continuait à courir jusqu'au moment où il baissait les yeux et réalisait qu'il cavalait dans le vide? ?
- Ouais.
- Eh bien, je me suis toujours demandé ce qui lui serait arrivé s'il n'avait pas regardé en bas. Est-ce que l'air serait resté solide sous ses pieds jusqu'à ce qu'il ait atteint l'autre bord du précipice? Je pense que oui, et je pense qu'on est tous comme ça. On s'élance pour traverser le canyon, le regard fixé droit devant soi vers les choses vraiment importantes, mais quelque chose, la peur ou un sentiment d'insécurité, nous fait regarder en bas. Alors on s'aperçoit qu'on marche sur du vide, on panique, on fait demi-tour et on pédale à toute vitesse pour retrouver la terre ferme. Mais si on ne baissait pas les yeux, on arriverait sans problème de l'autre côté."
(...)
"Joe, rappelle-toi ce qui arrive au coyote quand il reste au bord de la falaise.
- Quoi donc?
Il se prend un putain de piano sur la gueule"
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... je me souviens encore exactement comment on se sent plein à cet âge là .
- Plein de quoi ?
- Je ne sais pas . Plein d'espoirs , pleins de rêves , plein de conneries . On se remplit soi-même . On se sent si plein qu'on explose de tous les côtés . Et puis on se lance dans le vaste monde , et les gens vous vident , petit à petit , comme on dégonfle une baudruche . "
Je médite la comparaison .
" Bref , on traverse la vie en se vidant de sa vitalité au fur et à mesure , jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien , et après , on meurt. C'est ça ?
- Non, bien sûr . On se démène comme on peut pour se remplir d'air frais , le sien ou celui des autres. Mais à cette époque là (...], il nous suffisait de respirer .
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Ce type était incapable d'aligner trois mots en cours, mais dès qu'il s'agissait de casser de l'homo, c'était un vrai thésaurus à lui tout seul.
« Qu'est-ce qui t'excite autant, Mouse ? rétorquai-je. Tu prends un tel pied à déblatérer sur les pédés sans arrêt qu'on se demande vraiment où tu te situes, question suçage de gland. »
Le sourire de Mouse s'évanouit aussitôt et, s'avançant vers moi d'un air menaçant, il me saisit par la chemise.
« Quel est le mot que tu n'as pas compris ? »
Il me jeta contre la rangée de casiers, suffisamment fort pour que mes dents s'entrechoquent.
« Va te faire enculer, connard.
- Et le voilà qui remet ça, lançai-je en direction de Sean. C'est une obsession, non ? »
(p. 196-197)
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Agée de trois ans de plus que moi, [ma belle-soeur] Cindy avait été la proverbiale jolie fille 'populaire' de Bush Falls High, le lycée local. La chevelure sombre et brillante, un corps délicieux sculpté à la perfection grâce à ses entraînements de pom-pom girl, elle était sans conteste la muse numéro un des rêves humides de tous les adolescents de la ville à l'époque. Moi-même, j'avais souvent recours à elle dans le cadre de mes petits fantasmes personnels, inspiré à plus d'un titre par la scène [avec mon frère] que j'avais surprise dans le garage, ce fameux jour. Mais aujourd'hui c'est une femme de trente-sept ans, mère de trois enfants, et même au téléphone on entend les varices dans le son de sa voix.
(p.22)
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La subtilité est un concept qui échappe totalement à l'adolescent mâle, davantage aimanté par la vision de paires de jambes fines et de beaux petits culs bien ronds saillant sous des jupettes, de poitrines fougueuses mises en valeur par des chemisiers moulants, de longues chevelures luxuriantes et de jolis minois au teint de lis éclatant. Carly, elle, dissimulait son corps agile sous des hauts sans forme et des jeans ultralarges, et portait ses épais cheveux châtains coupés court, sans le moindre artifice. [...]
Bien entendu, la plupart des types de ma classe ne la voyaient même pas. Moi, si ; et cela constitue sans doute le fait le plus glorieux de toute ma carrière de lycéen.
(p. 118-119)
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