Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il soit si brutal avec moi. Ce n’était pas la raison d’être des élus. Ils étaient censés nous protéger et nous guider.
Mon bras élança à l’endroit où sa main s’était refermée, me tirant hors de ma cachette. La seule pensée d’être touchée par quelqu’un, en particulier par un élu, serait suffisante pour que le visage de n’importe quelle fille s’empourpre sous tirant hors de ma cachette. La seule pensée d’être touchée par quelqu’un, en particulier par un élu, serait suffisante pour que le visage de n’importe quelle fille s’empourpre sous l’effet de la gêne, mais je ne ressentis que de la confusion. C’était étrange de seulement ressentir quelque chose.
Il était bon. L’élu ne trahit pas la férocité de son emprise devant la foule qui s’était réunie pour assister à mon marquage. Il demeura exactement comme nous étions censés le percevoir : un salut magnifique. Aucun défaut ne gâchait son visage. Il était parfaitement symétrique. Il avait l’air humain. Seules les couleurs distinctes de ses yeux, l’un vert et l’autre bleu, indiquaient son statut artificiel, et ce, malgré tout le travail génétique accompli pour que nous soyons rassurés par son apparence. Et il était humain. Il était le seul espoir d’un avenir pour l’humanité.
— Vous comprenez bien pourquoi vous êtes ici ? demanda l’élu.
Ils nous ont appris toutes les mauvaises choses en grandissant.
Ils ne nous ont pas appris ce que signifiait vouloir quelque chose.
Ni qu’il y avait un certain genre de pureté dans le fait de ressentir des choses.
Ils nous ont appris le désir, mais pas l’amour.
Ils nous ont appris ce que c’était que de perdre le pouvoir, mais pas de le gagner.
Ils ne nous ont pas appris à nous, les filles, ce que nous avions besoin de savoir.
Au lieu de cela, ils nous ont damnées.
Je voulais en savoir plus à propos des élus. La marque sur mon cou ressemblait à la dernière phrase d’une histoire que personne ne se donnait la peine de lire. Je n’étais pas l’auteure de ma propre histoire, et personne ne se souciait de sa fin.
L’uniforme était comme une deuxième peau.