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Citations sur Les Êtres artificiels tome 1 (14)

Je ne dis pas un mot en passant devant lui et en me dirigeant à travers la seconde porte. Je redoutais d’entrer dans cette pièce pour des raisons que je ne pouvais pas expliquer. J’éprouvais réellement de la crainte, mais comme c’était une émotion nuisible, je ne l’accueillais pas. En dépit de cela, une partie de moi s’éveilla et réclama que je revienne sur mes pas.

Le seau que je tenais tomba de ma main.
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La femme est dangereuse à cause de sa tendance naturelle à embrasser le côté émotionnel des humains et en raison de sa capacité à provoquer et à encourager l’activité sexuelle, répondis-je. Le sexe est l’équivalent d’une dépendance pleine et entière par rapport à une autre personne, tant physiquement qu’émotionnellement.
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La sage-femme me regarda, et je pus lire l’émotion dans ses yeux : elle me demandait pardon. Je serrai les dents et détournai mon regard. Emma avait décidé qu’un certain rapprochement inconfortable de deux corps dans l’espoir de créer la vie était plus important que sa famille et sa propre existence. Ce n’était pas la faute de la sage-femme, mais je ne pouvais pas lui offrir un quelconque réconfort.
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N’importe qui d’autre se serait rué vers elle, mais je ne tenais pas tant que ça à regarder le sang suinter d’elle pendant que cette chose tentait inutilement de sortir en rampant. J’étais restée figée sur la chaise tordue dans le vestibule à l’extérieur de l’infirmerie du complexe.

Cette chaise brisée, rejetée et oubliée, s’accrochait à moi autant que je m’accrochais à elle. Elle n’était qu’un autre rappel de la condition de mon peuple.
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Elle picotait comme la peau le faisait quand on arrachait un bandage. La seule différence était que cette sensation ne semblait pas se dissiper. Je pensai au jeune élu qui avait donné son aide lors de mon marquage, à l’imperfection qui ornait son menton. Sa cicatrice était-elle comme la mienne ? Une punition pour quelque chose sur quoi il n’avait aucun pouvoir ? Un paiement pour un acte qu’il souhaitait ne pas avoir à exécuter ?

Je voulais en savoir plus à propos des élus. La marque sur mon cou ressemblait à la dernière phrase d’une histoire que personne ne se donnait la peine de lire. Je n’étais pas l’auteure de ma propre histoire, et personne ne se souciait de sa fin.

Je tirai sur les manches de mon uniforme. Une chemise blanche en coton parfaitement ajustée avec un col plissé. Une robe grise aux chevilles qui n’osait pas montrer mes jambes. Mes cheveux couvraient la blessure à l’arrière de ma tête. J’avais l’air d’une petite servante sortie directement d’une peinture du XIXe siècle.

L’uniforme était comme une deuxième peau.

Des bruits de pas retentirent dans le vestibule. Je quittai la salle de bain pour voir Robert me fixer du regard. Il semblait malade, comme s’il pourrait aller rejoindre Emma dans la mort d’une minute à l’autre. C’était ça que l’amour vous faisait.

Il ouvrit la bouche pour parler, mais je soulevai ma main pour l’arrêter.
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Un naturel plus âgé me regarda en levant les yeux du dossier qu’il tenait dans ses mains. Un créateur. Les élus exerçaient peut-être le pouvoir, mais ils étaient créés par des naturels. Nous donnions tout. Je me demandai pourquoi je ne l’avais pas remarqué quand j’étais entrée dans la pièce.

— Tu vas en avoir plein la vue, dit-il en riant sous cape.

Son rire sembla étrange tandis qu’il se répercutait sur les murs. Il travaillait directement avec les élus.
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La guerre commença avant l’époque de mes grands-parents. La génération de mon père fut la première à vivre dans des bidonvilles et ma génération, la première à mourir à l’intérieur des murs du complexe. La prochaine génération ne compterait plus que des élus, et des endroits comme Templeton seraient leurs maisons.
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Ses paroles me tirèrent de mes pensées, et je me rappelai que de penser à la mort d’Emma ne me ferait aucun bien. Je devais plutôt me souvenir de mes nouvelles responsabilités. En tant que femme aînée de ma famille, Emma avait été marquée et forcée de travailler à Templeton. Comme elle ne pouvait plus poursuivre sa peine de servitude, je prendrais sa place.
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Ce qui est arrivé à Emma était une conséquence du fait qu’elle avait transgressé les règles. Elle avait entendu les mêmes leçons que moi. Elle les connaissait par cœur. Les enchevêtrements émotionnels pouvaient uniquement mener à des transgressions physiques. Nous, les humains, étions faibles. On ne pouvait pas faire confiance à nos émotions. À la différence de beaucoup de naturels, elle semblait comprendre cela, mais elle était tombée amoureuse. Elle avait cédé. Elle perdait la tête quand elle se retrouvait avec Robert.

Je n’allais pas être comme elle. J’avais l’intention de survivre à tout cela. Elle, partie, je serais libre de tous les liens et de toutes les relations parasitaires qui menaçaient de faire en sorte que je me soucie de quoi que ce soit dans un monde où le fait d’agir ainsi était une perte de temps.
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J’avais su que ma sœur se mourait. Je la regardais entrer non pas dans le confort d’une maison heureuse, mais dans le complexe, un endroit où nous étions obligés de vivre pendant la guerre, lorsque l’incapacité de nos femmes à se reproduire avait amorcé la création des élus.

Elle avait crié. Je pouvais entendre ses cris coincés dans sa gorge, retenus par un mélange de salive et de sang. Je ne savais pas ce que j’étais censée faire. Pleurer ? Courir frénétiquement dans toutes les directions ? Priez Dieu pour sa délivrance ? C’étaient là les actions des filles dans les vidéos que l’on nous ordonnait de visionner sans cesse dans le complexe. D’innombrables exemples de faiblesse. Il n’y avait rien à faire. Aucune solution. Je ne pouvais pas livrer cette bataille pour Emma.
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