Si je l’avais observé avec plus d’attention ce jour où j’ai failli me casser la jambe, je me serais rendu compte que ce trou d’évacuation d’eau n’en était pas un. Des fois, on suppose des choses et on les tient pour acquises. C’était en fait un conduit électrique. Voilà qui justifiait un peu mieux son emplacement. Le problème était qu’il ne faisait pas plus de quarante centimètres de diamètre, et que l’essentiel de l’espace était occupé par… roulements de tambour… des câbles électriques, bien sûr ! Bon, mon plan A d’évacuation tombait à l’eau. Plus j’examinais ce conduit et plus je me sentais pris au piège. Au lieu de contenir les zombies à l’extérieur, c’était plutôt nous qui nous retrouvions parqués à l’intérieur du lotissement, un peu comme des bêtes que l’on garderait dans leur enclos en attendant de les abattre.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? a crié Tracy depuis la cave. Je ne sais pas pourquoi je ne lui ai pas dit la vérité.
— Le coup est parti tout seul !
— Fais attention, c’est aussi ce que tu m’as dit cette nuit où nous avons conçu Nicole ! m’a-t-elle envoyé, d’un ton des plus sérieux.
Le seul signe de vie était ce constant bourdonnement de mouches. Curieusement, les mouches, que je considérais comme l’un des animaux les plus répugnants de la planète après les cafards, ne s’attaquaient pas aux zombies. Elles grouillaient sur les cadavres humains, mais pas une seule ne se posait sur les restes des zombies. Même les insectes avaient comprit le risque.